Lucie Pastureau, Lionel Pralus, Hortense Vinet sont tous les trois issus de la même promotion de l’École nationale supérieure des arts décoratifs de la ville de Paris (Ensad). En 2008, ils forment le collectif Faux-Amis, pour effectuer un travail de recherches sur la photographie mais aussi d’autres média comme le son, la vidéo, les POMs (petites œuvres multimédias) et l’écriture, avec pour intention de renouveler sans cesse leur pratique et de pousser plus loin leur questionnement sur l’image.
« La cellule familiale et les problématiques qui en découlent, la personne dans le développement de son identité sont des thématiques qui nous ont au départ rassemblés. Partant de notre propre expérience, d’un rapport au réel spontané, nous construisons des images qui dépassent le simple constat, qui s’égarent sur le chemin de la poésie, du fantasme et de la contemplation. Les questions de mémoire et du souvenir structurent nos approches. Dans la plupart de nos réalisations, le lien du particulier au multiple est présent, ainsi que l’idée d’un vécu constamment réinterprété, inconsciemment ou non. »
La série intitulée Le cœur, c’est pour l’amour, a été présentée dans le numéro 283 de Santé mentale, consacré aux Epreuves du vieillissement. Elle a débuté à l’Ehpad de Donnemarie-Dontilly (Seine-et-Marne), « le Clos Fleuri », dans le cadre d’une résidence artistique déployée sur le département. Il s’agissait de proposer aux résidents d’évoquer un souvenir de leur choix, que les photographes ont ensuite « raconté » à leur manière. Les rencontres et les échanges ont été organisés avec l’aide du personnel et tout particulièrement de l’animatrice culturelle, Laurence Goyer. Le Collectif a poursuivi ce travail à Bondy puis dans d’autres maisons de retraites.
À travers des mises en scènes oniriques, les images plongent le spectateur dans un autre temps. Touchantes, parfois surréalistes, elles livrent les bribes d’un souvenir, d’un métier, d’une passion, de quelque chose par quoi la personne se définit. Une magnifique galerie de portraits, qui sublime les souvenirs et le regard en arrière, les émois qui durent et habitent les individus. Arrêtant le temps, elle révèle l’humanité, le singulier et le commun en chacun…