Que faire en priorité face à l’explosion des besoins des jeunes en matière de santé mentale ? Comment travailler avec les élus locaux ? Quelle organisation pour éviter les soins contraints ? Comment ré-enchanter la discipline ?… Le Pr Antoine Pelissolo (GHU Henri-Mondor, Créteil) répond aux questions du GCS pour la recherche et la formation en santé mentale.
Selon vous, pourquoi la santé mentale n’est-elle pas considérée comme un sujet politique prioritaire à l’échelon national ?
Aussi bien au plan individuel que collectif, on ne s’intéresse à la santé qu’en cas de maladie ou de crise, quand ça ne va pas. En dehors de ces périodes, on préfère se consacrer à d’autres sujets plus plaisants sur le moment. Pour la santé mentale, ce phénomène de déni et de peur est encore plus marqué, du fait de l’imaginaire souvent angoissant entourant les maladies psychiques. Et les responsables politiques, comme les journalistes d’ailleurs, qui pour la plupart connaissent très mal le sujet, craignent de ne pas capter l’intérêt des électeurs avec ces sujets. Je l’ai bien observé lors des dernières élections présidentielles, où l’idée d’une « grande cause nationale » sur la santé mentale que nous portions a eu très peu d’échos.
Que faire en priorité face à l’explosion des besoins des jeunes … ?