Les hospitaliers peu enclins à recommander leur emploi à un proche

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Les agents de la fonction publique ont été consultés dans le cadre du programme Fonction publique + (FP+), un programme de transformation des modes et des conditions de travail fondé sur une démarche d’amélioration continue qui repose sur des engagements employeurs précis. Cette consultation montre des attentes fortes en matière d’attractivité et de qualité de vie au travail. Dans la fonction publique hospitalière (FPH), les hospitaliers ne sont qu’à peine la moitié à imaginer recommander leur emploi à un proche.

Lors de cette consultation effectuée en ligne du 20 juin au 30 septembre 2023, et dont la restitution a été faite par le ministre de la Transformation et de la Fonction publique, Stanislas Guerini, le 14 novembre, 110 253 agents des 3 versants se sont ainsi exprimés. Au total, 24,1% de ces agents relèvent du versant hospitalier. Parmi eux, 32,7% opèrent en CH, 60, 2% en CHU-CHR et 4, 7% dans le secteur médico-social.

Servir l’intérêt général, oui ! Recommander son poste à un proche, bof !

Concernant l’attractivité, 65% des répondants ont mis en priorité « le désir de servir l’intérêt général ». En FPH, les répondants motivent leur entrée dans la fonction publique (FP) pour « être au service et en contact des usagers ». « Le choix d’un métier spécifique » apparaît fréquemment près du top 5 pour les agents des CH et CHU. Ceci est également l’argument principal de fidélisation avancé par les hospitaliers.

Interrogés sur l’idée de recommander leur emploi à un proche, sur une échelle graduée de 1 à 10, les hospitaliers ne sont qu’à peine la moitié à faire cette recommandation, avec une note moyenne à 4,8 sur 10 qui tombe à 4,5 en CH et 4,7 en CHU. De même, ils ne se montrent guère plus enjoués à l’idée de conseiller à ce même proche de travailler sur un poste similaire au leur, avec une moyenne cette fois à 5 sur 10 qui connaît son point bas en CH à 4,3 et s’élève à 4,6 en CHU.

Quid des engagements employeurs

Concernant les engagements employeurs cités, la nécessité d’améliorer l’effectivité des engagements au quotidien fait consensus. Elle est particulièrement forte en FPH. La marge de progression perçue grandit à mesure de l’avancée dans la carrière. La moyenne générale de l’effectivité sur l’ensemble des engagements est 4,02/10. L’engagement 6 sur le logement obtient la note la plus basse (2,2/10). La note la plus élevée concerne les relations managériales (4,9/10 – engagement 1). La seconde note la moins élevée concerne l’accompagnement RH (3,7/10 – engagement 4). A la question « Les engagements du programme vous semblent-ils de nature à répondre aux enjeux d’attractivité dans la fonction publique, autres que ceux touchant aux parcours et aux rémunérations ? », quelles que soient leurs structures d’appartenance, seuls 44,1% des répondants appartenant à la FPH se déclarent convaincus.

35,5% des répondants déclarent que la mise en place d’un label FP+ les inciteraient à candidater à un poste et 13,4% se déclarent encore indécis. Au sein de la FPH : les répondants en établissements médico-sociaux se déclarent plus convaincus que ceux des autres structures (43,6%).

L’importance de l’évaluation professionnelle est pleinement reconnue, une majorité de répondants est convaincue de la nécessité d’y être formé. Au sein de la FPH: les répondants en EMS se déclarent les plus convaincus : 59,9% réponses positives . La formation au management suivie par 59% des hospitaliers encadrants (et un pic à 63% en CH), est jugée utile par ces mêmes sondés à hauteur de 89,6%.

Au sein de la FPH : les répondants en CHU / CHR sont ceux qui déclarent bénéficier le moins « d’enquête climat » (26,2% contre 30,1% en CH et 30% en établissement médico-social).

Santé au travail et organisation du temps de travail

La demande d’attention porte principalement sur l’usure professionnelle, en particulier dans sa dimension risques psychosociaux. 27,3% des répondants pensent que l’épuisement professionnel mériterait d’être suivi en priorité par leur employeur. En deuxième priorité viennent les risques psycho-sociaux (23%) puis la santé mentale (16,8%), les troubles musculo-squelettiques (14,6%) et la fatigue physique (11,7%). Les répondants travaillant dans la FPH mentionnent un peu plus la fatigue physique que les autres (14,9% contre 10,2% dans la FPE et 11,5% dans la
FPT). Les répondants des établissements médico-sociaux mentionnent un peu plus les RPS (20,5%) que les
répondants en CHU / CHR et CH (respectivement 17,9% et 19,1%) .

Concernant l’organisation du temps de travail, on note une très forte attente de réaménagement des temps de travail mais peu de nouvelles modalités proposées. Seuls 19.4 % des répondants déclarent que l’organisation de leur temps de travail a été aménagée. 72,6 % des répondants se disent intéressés par une réorganisation de leur temps de travail toutes catégories confondues. Au sein de la FPH: les répondants en EMS déclarent plus de réaménagements (26,8% vs 18,8% pour les CHU / CHR ). Ceux en CHU/CHR et CH sont les plus intéressés (respectivement 73,5 et 74% vs 69,9% en EMS).

Enfin, les hospitaliers sollicités indiquent moins bénéficier d’un compte épargne temps côté médico-social (39,3%) qu’en CH (54,7%) et CHU (63,7%), tandis que ceux en CH se disent moins satisfaits des modalités actuelles du dispositif (50,4% contre 57,4% en CHU).

« Concernant les espaces de travail, les répondants de la FPH mentionnent presque à égalité les espaces de repos et de convivialité (respectivement 61% et 60%) et mentionnent plus souvent les espaces décloisonnés (24%) que les autres versants (14% pour la FPE et 15% la FPT). »

Fonction publique. Synthèse des principaux enseignements de la Consultation + Analyse quantitative 30 octobre 2023. (PDF).