Deux postes de pair-aidants familles professionnels ont été créés aux Hôpitaux de Saint-Maurice, la fonction étant conçue comme le chaînon manquant entre l’entourage du patient et les soignants.
Lors des groupes familles mensuels, animés depuis plusieurs années par une psychologue thérapeute familiale et le psychiatre chef de pôle des Hôpitaux de Saint-Maurice, en présence parfois d’une bénévole de l’Unafam, les participants déploraient fréquemment l’absence de prise en compte de leurs besoins. Devant ce constat et acculturé par l’intégration réussie de trois pair-aidants au sein du pôle, l’idée émerge de créer une fonction de « pair-aidant famille professionnel » (PAFP), conçue comme le chaînon manquant entre familles et soignants.
Deux PAFP sont donc recrutés, d’abord en contrat à durée déterminée, sur la base de leur savoir expérientiel et de leur recul suffisant par rapport à la maladie et à la psychiatrie. Le partage de leur vécu permet à l’entourage de s’identifier. Ils assurent un soutien et une écoute active, conseillent, orientent et informent sur les symptômes et leurs conséquences, les parcours et les dispositifs de soins, le fonctionnement des dispositifs de psychiatrie, l’existence de soutiens associatifs…
Le fait d’être intégrés aux équipes les différencie des aidants bénévoles issus d’associations. Ils permettent aux familles de mieux comprendre les décisions médicales et les enjeux du secret médical, des droits des usagers et de la confidentialité. Les familles acquièrent une meilleure connaissance des soins et de nouvelles habiletés, avec notamment la mise en place de stratégies de prévention adaptées pour leur proche. Elles sont reconnues dans leur rôle d’aidant avec leurs compétences propres. Elles reprennent ainsi espoir et confiance en leur capacité de parents et en celle de leur proche malade à se rétablir. Elles-mêmes peuvent se rétablir et acquérir une meilleure qualité de vie, surmonter leur souffrance et éviter burn-out, dépression, anxiété.
Le PAFP permet ainsi de créer une alliance avec les familles, dès le premier contact de l’usager et de son entourage avec la psychiatrie puis tout au long de son parcours de soin. De leur côté, les soignants développent des aptitudes nouvelles à faire face à des situations familiales difficiles. Pour améliorer le dispositif, la création d’une formation professionnelle de pair-aidants familles est en cours.
• En savoir plus, Contact : A. Cantero, psychiatre, Alain.CANTERO@ght94n.fr
