Cadres de santé : autonomie, reconnaissance, formation… les attentes demeurent

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Les 600 cadres de santé réunis au Havre par l’Association nationale des cadres de santé (Ancim) à l’occasion de ses 31e Journées nationales ont rappelé leurs attentes en matière de pouvoir d’agir mais également de réingénierie de leur métier et de sa formation.

Un manque d’autonomie d’action et de décision

Les 27 et 28 novembre dernier, au Havre, à l’occasion des Journées annuelles des cadres de santé 2023 organisées par l’Ancim, Jean-Baptiste Capgras, Directeur de l’IFROSS, a présenté le dernier baromètre des cadres de santé. Cette enquête met en lumière des points positifs – les cadres de santé aiment leur travail et en sont fiers – mais fait état d’un manque d’autonomie d’action et de décision. Des études de ce type plus fréquentes et sur un champ plus large sont prévues à l’avenir pour mieux capter l’air du temps des cadres de santé sur le terrain. Bruno Benque, rédacteur en chef du site cadredesante.com, nous en dit plus sur les résultats de ce baromètre. « Pour ces professionnels qui exercent un métier stressant (76%), à la charge de travail excessive (78%) et qui ne leur laisse pas assez de temps à consacrer aux patients (69%), il serait nécessaire d’acquérir davantage de bienveillance de la part de l’institution, de reconnaissance salariale et de recouvrer l’autonomie d’action sur les activités pour lesquelles ils ont été formés. Ils réclament en outre plus de collaboration avec les personnels médicaux, ce qui passe notamment par la fin des guerres de clochers.« 

"Le cadre de santé, du fait de son positionnement et de son statut de manager, doit bénéficier de l’autonomie nécessaire afin de pouvoir assumer la responsabilité sociétale et environnementale de son domaine d’action. C’est l’occasion de mettre en place et/ou de renforcer un management durable, un pouvoir agir qui, actuellement, devient une démarche « salutogénique » pour contribuer à la fidélisation des professionnels de santé. " Dominique Combarnous, présidente de l'Ancim.

Réingénierie, l’Arlésienne pour les cadres de santé

Concernant la réingénierie du métier de cadre de santé et de sa formation annoncée depuis 2012, Philippe Charpentier, sous-directeur des ressources humaines du système de santé à la DGOS, a souligné « ne pas pouvoir donner de calendrier », assurant toutefois qu’il ne s’agirait pas d’une refonte « au rabais« . Selon nos confrères d’Hospimedia, Philippe Charpentier a d’ores et déjà indiqué qu’à « titre personnel« , il serait favorable à un renforcement des enseignements en management dans les instituts de formation cadre de santé.  Dominique Combarnous, présidente de l’Ancim, a rappelé son implication pour participer activement à ces travaux de réingénierie, soulignant par ailleurs un point de vigilance sur la mise en place d’une formation spécifique pour les cadres supérieurs de santé.

Au-delà des propos énoncés ci-dessus, Philippe Charpentier a proposé un tour d’horizon des différents travaux sur l’évolution des carrières, la rémunération et l’attractivité des métiers dans la fonction publique hospitalière. Il a rappelé les mesures prises en faveur des professionnels de nuit qui, à partir du 1er janvier 2024, percevront une prime spécifique, de même que les personnels travaillant le dimanche. Il a annoncé également la mise en place prochaine d’un système de primes modernisé dans la fonction publique hospitalière guidé par le Régime Indemnitaire tenant compte des Fonctions, des Sujétions, de l’Expertise et de l’Engagement Professionnel (RIFSEEP) des agents.

Toujours selon le site cadredesante.com, Philippe Charpentier a enfin évoqué l’évolution des métiers paramédicaux, citant notamment la transition Aide-soignant / Infirmier, la situation conflictuelle des IADE et IBODE motivée par l’impossibilité de couvrir les besoins en infirmiers spécialistes dans les unités de soins aigus et les blocs opératoires, ainsi que la mise en place de travaux visant à faire accéder d’autres métiers aux pratiques avancées, notamment les Manipulateurs d’électroradiologie médicale.