Sur l’échiquier international, quelle est la position de la France en matière de recherche en neurosciences, en neurologie clinique et en psychiatrie ? Le Comité national de coordination de la recherche (CNCR) repère les grandes tendances, les points forts et les faiblesses et situe la France dans les 5 premiers rangs mondiaux dans la majorité des pathologies étudiées.
Après la cancérologie, la recherche sur le cerveau et le système nerveux central constitue la seconde grande
thématique de recherche biomédicale en France. C’est pourquoi, en fin d’année 2022, le Comité national de coordination de la recherche (CNCR) a lancé une vaste étude bibliométrique sur le champ Brain Health, couvrant les neurosciences, la neurologie clinique, ainsi que la psychiatrie adulte et pédiatrique. Il présente une synthèse des résultats et publie de premières fiches thématiques par pathologies.
L’objectif de cette analyse est de fournir des données de positionnement permettant de mesurer la place et l’impact de la France dans ces différents domaines, au niveau européen et mondial, pour ainsi nourrir la stratégie de recherche et préparer les futurs appels à projets européens dont certains porteront sur ces thématiques, notamment dans le cadre du partenariat Brain Health (2025-2027). Afin de définir plus précisément le périmètre d’analyse, nous avons utilisé la classification EBRA (European Brain Research Area) qui distingue la recherche fondamentale, les pathologies (AVC, Parkinson…) et les outils (imagerie, marqueurs diagnostiques, omics…).
Synthèse des premiers résultats
L’analyse des pathologies (26 fiches au total) montre quelques grandes tendances :
1) En volume, au niveau international, la France a perdu en général 3 ou 4 places entre 2002-2006 et 2017-2021. Historiquement, au niveau mondial, on retrouve en tête de liste les États-Unis et le Canada, et en Europe le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Italie. En 20 ans, plusieurs pays ont considérablement augmenté leur volume de publications : la Chine, qui dépasse maintenant les États-Unis dans certains domaines scientifiques, l’Australie, le Brésil, la Turquie ou encore la Corée du Sud. À noter en Europe, la percée des Pays-Bas et de l’Espagne que l’on retrouve souvent en très bonne position sur la dernière période analysée.
2) En termes de citations et d’impact scientifique, la France reste bien positionnée sur de nombreuses thématiques avec des indicateurs d’impact en général supérieurs aux moyennes mondiales ou européennes.
3) L’analyse, au niveau européen, des publications 2017-2021 présentes dans les 10 % des publications les plus citées au niveau mondial a permis d’identifier, pour chaque thématique, les leaders d’opinion au niveau européen (dont certains chercheurs français).
4) L’analyse des publications françaises 2017-2021 a permis d’identifier de nombreux réseaux de collaboration qui pourront préfigurer de futurs consortia en réponse aux prochains appels d’offres européens.
5) Enfin, l’analyse des données d’essais cliniques à partir de la base ClinicalTrials montre que la France est dans les 5 premiers rangs mondiaux dans la majorité des pathologies étudiées.
Un rapport global sera rédigé, ainsi qu’une quarantaine de fiches thématiques couvrant les 3 champs EBRA.
Après un an de travail, la partie « Pathologies » se termine avec la rédaction de 26 fiches thématiques.
• En savoir plus : https://cncr.fr