Améliorer et coordonner la réponse des services de l’État face à ce fléau que constitue le harcèlement à l’école et ses tristes conséquences quand elles ne sont pas tragiques. Le Gouvernement par la voix de la Première ministre Élisabeth Borne a présenté le 27 septembre le plan interministériel de lutte contre le harcèlement à l’école et le cyberharcèlement. Le message est clair : 100 % prévention, 100 % détection, 100 % solutions. Une campagne de sensibilisation sera par ailleurs lancée sur le thème « Ne minimisons pas ce que vivent les enfants » à l’occasion de la journée nationale de lutte contre le harcèlement, le 9 novembre 2023.
Élisabeth Borne l’a affirmé en préambule : « le harcèlement, ce sont d’abord des drames. Pour lutter contre le harcèlement, l’école est en première ligne. Mais pour mener efficacement le combat, l’action de chacun est nécessaire : forces de l’ordre, magistrats, soignants, collectivités, acteurs associatifs, plateformes. Avec la mobilisation de tous les ministres concernés, nous sommes aujourd’hui en mesure de le présenter avec des objectifs clairs. Notre première priorité, c’est de mieux prévenir le harcèlement. Le second enjeu, c’est la détection. Le troisième enjeu, ce sont les réponses que nous apportons.«
« Près d’un million d’enfants ont subi une situation de harcèlement au cours des trois dernières années et deux élèves par classe en moyenne sont en situation de harcèlement ».
Plusieurs mesures sont renforcées et certaines dispositions sont amplifiées pour lutter contre le harcèlement à l’école :
– à l’école : cours d’empathie pour développer les compétences psychosociales des élèves, des coordinateurs harcèlement seront désignés, l’ensemble des personnels de l’éducation nationale seront formés d’ici 2027 et un stage de détection aux risques pour les parents volontaires sera instauré ;
– dans les domaines du sport : formations pour les éducateurs, fédérations sportives impliquées…, ;
– dans le domaine du numérique : bannissement des réseaux sociaux pour les élèves harceleurs, livret de prévention contre le cyberharcèlement donné aux parents, passeport numérique pour les 6ème, bouton de signalement sur les réseaux sociaux renvoyant vers la plateforme 3018 sera activé. ;
– en matière de sécurité (police-gendarmerie) : interventions en milieu scolaire; meilleure coordination entre les services…) ;
– justice : meilleure protection des victimes, sanctions pénales graduées avec des peines aggravées allant jusqu’à 10 ans en cas de suicide… ;
– dans le domaine de la santé : le dispositif « Mon soutien Psy » sera renforcé, avec des conditions d’accès facilitées et l’augmentation du nombre de séances chez un psychologue (8 actuellement) prises en charge par l’Assurance maladie. Rappelons que 70 000 secouristes en santé mentale sont déployés et prêts à apporter une première aide. Un travail est par ailleurs entamé afin d’améliorer les signalements des cas de harcèlement. Parallèlement, des modules de formation dédiés au repérage des troubles anxieux et dépressifs chez l’enfant seront créés. De même, l’intervention des personnels de santé dans les établissements scolaires tout au long de l’année sera simplifiée et la coopération territoriale sera renforcée entre ces derniers et les personnels de santé scolaire. Enfin, le réseau des maisons des adolescents sera consolidé, pour en faire une ressource d’expertise pour le personnel scolaire.
« À l’occasion de la journée nationale de lutte contre le harcèlement, le 9 novembre 2023, il y aura une enquête dans toutes les écoles, tous les collèges et tous les lycées de France pour lancer cette responsabilisation de tous, équipe éducative, élèves et parents. Ce sera l’acte fondateur de la nouvelle politique de lutte contre le harcèlement. » Gabriel Attal, ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse
Le numéro d’alerte 3018 devient l’unique numéro pour alerter sur une situation problématique. Il sera accompagné d’une application. La journée nationale de lutte contre le harcèlement le 9 novembre instaurera deux heures banalisées dédiées au sujet. Tous les élèves du CE2 à la 3ème seront invités à remplir un questionnaire anonyme d’autoévaluation afin de recueillir la parole de manière systématique. Plus de personnel dédié à la lutte contre le harcèlement sera déployé dans chaque académie.