Pour les professionnels de la psychiatrie, participer à une formation centrée sur les droits des patients n’est généralement pas un premier choix (c’est même parfois une « contrainte ») : manque d’intérêt pour le sujet, lourdeur des contenus… En tant que formateurs intervenant sur ces sujets (droits du patient, moindre recours aux mesures coercitives, éthique…), nous observons que ce qui ressort de nos premiers échanges sur les attentes des stagiaires, porte souvent sur :
– la nécessité d’une « remise à niveau législative » (même si certains textes ont vingt ans d’existence comme la Loi du 4 mars 2002) ;
– l’aspect rébarbatif des contextes législatifs à explorer ;
– la remise en question obligatoire de certaines pratiques, avec la question récurrente : « Suis-je dans les clous ? » ;
– la primauté des droits des patients sur leurs devoirs de soignants ;
– quid de la sécurité des personnels ?
Appréhender la question du respect des droits de la personne dans un contexte où la privation de libertés fait parfois office de norme interroge les représentations des professionnels. En santé mentale, y compris du côté des soignants, « les idées reçues sur les diagnostics et les soins, mais aussi sur les capacités des personnes concernées, leur pouvoir d’agir, de travailler, d’aimer, d’avoir la meilleure vie possible, sont nombreuses et anciennes. Elles compromettent souvent la citoyenneté à laquelle toute personne a droit. Comme dans d’autres domaines, il revient donc à chacune et chacun, dans son for intérieur, d’interroger ses propres stéréotypes, de réviser ses jugements, de prendre conscience de ses croyances, de déconstruire ses préjugés ; c’est-à-dire de modifier sa vision du monde et sa posture, afin de changer celles des autres. »
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