Absentéisme longue maladie : les troubles psy arrivent en tête

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Cette 8e édition du Baromètre 2023 Absentéisme initié par Malakoff Humanis observe un niveau record de l’absentéisme maladie avec 50 % de salariés arrêtés au moins une fois cette année. Pour les arrêts longs, les troubles psychologiques arrivent en tête : ils ont triplé en trois ans (31 % vs 14 % en 2020). Par ailleurs le secteur de la santé et de l’action sociale est celui où la part de salariés arrêtés est la plus forte (63 %)

Les défis à relever pour les entreprises restent forts face aux coûts directs et indirects de l’absentéisme : quels leviers actionner face à des facteurs d’absence multidimensionnels et complexes ? Faut-il prévenir ou gérer les absences ? Cette étude apporte un éclairage particulier sur la prévention de l’absentéisme notamment à travers l’analyse des signes avant-coureurs.

Ce qu’il faut retenir

33 jours : c’est la durée moyenne des arrêts pour motifs psychologiques vs 19 jours en moyenne d’un arrêt.

53 % des télétravailleurs ont déjà privilégié le télétravail à l’arrêt maladie. L’absentéisme maladie est en hausse alors même que, dans certains cas, le télétravail a pu servir d’amortisseur. Une pratique en progression de 6 points par rapport à l’an dernier, auprès d’un profil urbain, jeune, parisien, féminin. des télétravailleurs ont déjà privilégié le télétravail à l’arrêt maladie.
111 jours, c’est le nombre moyen de jours prescrits par arrêt long (> 1 mois) qui augmente de 14 jours (97 en 2022). Or, lorsqu’un salarié se voit prescrire un arrêt long, il est susceptible d’être arrêté plus longtemps que l’année précédente.
Les 18-34 ans sont ceux qui ont le plus connu d’arrêts de travail au cours des 12 derniers mois (58 %, vs. 41 % pour les 50 ans et plus) et auprès desquels la progression des arrêts maladie est la plus importante (+12 pts vs. +7 pour les 50 ans et plus).
– Comme les années précédentes, les arrêts maladie touchent surtout les femmes (55 %) et les ouvriers (57 %).
Le secteur de la santé et de l’action sociale est celui où la part de salariés arrêtés est la plus forte (63 %).
31 % des arrêts longs sont dus à des troubles psy (vs 14 % en 2020). Les motifs psychologiques, notamment ceux qui ont une origine professionnelle, sont la principale raison de prescription d’arrêts longs. Ce constat est partagé par la quasi-totalité des médecins traitants interrogés.
Les troubles psychologiques touchent tous les salariés, homme ou femme quel que soit leur âge. Ils concernent néanmoins davantage les managers. Si les dirigeants pointent surtout du doigt des motifs personnels et extérieurs à l’entreprise, ils ne nient pas les raisons professionnelles : ils évoquent ainsi davantage l’environnement et les rapports sociaux au travail (57 %, +39 pts), les exigences du travail (50 %, +12 pts) et les changements au sein de l’entreprise (48 %, +11 pts).

« Cet ancrage des troubles psy, qui ne régresse pas depuis 2 ans, et les raisons évoquées par les salariés et les entreprises confirment l’enjeu à travailler la qualité et les conditions de vie au travail au sein des entreprises pour être en mesure contrôler, réduire le nombre des arrêts longs ».

Dans plus de 8 cas sur 10, les salariés ayant eu un arrêt de plus de 30 jours avaient eu des signes avant-coureurs au cours des 2 années précédentes : le plus souvent une fatigue excessive (47 %, +8 pts) ou des surcharges de travail/de stress (40 %, +8 pts). Ces deux points touchent particulièrement les managers et les professions intermédiaires.
L’implication des salariés est le principal levier pour prévenir l’absentéisme dans l’entreprise, selon les salariés
comme les dirigeants.

« Agir sur l’absentéisme : c’est possible ! Diagnostiquer et mobiliser les acteurs, être à leur écoute. La santé des salariés doit être appréhendée de façon globale, en intégrant à la fois sa sphère professionnelle mais également personnelle ».

Baromètre Absentéisme 2023, (Malakoff Humanis, juin 2023). Une étude de perception menée par l’IFOP pour Malakoff Humanis auprès de 2 000 salariés, 403 dirigeants d’entreprises ou DRH du secteur privé et 200 médecins traitants (généralistes libéraux), du 26 janvier au 16 février 2023.