Tatiana Ivchenkova

FacebookXBlueskyLinkedInEmail

D’origine russe, Tatiana Ivchenkova, peintre et illustratrice, vit et travaille à Paris depuis 2010. Elle s’est formée à la pratique artistique dans sa ville natale, Rostov-sur-le-Don, avant de poursuivre en France. Docteur en histoire de l’art, elle a présenté une thèse intitulée « le visage impossible », dans laquelle elle pointe l’effacement du visage humain dans la peinture moderne et contemporaine occidentale, en lien avec l’empreinte des totalitarismes et des terreurs. Artiste touche-à-tout, elle possède une grande maîtrise de nombreuses techniques : peinture à l’huile, aquarelle, pastel gras ou sec, crayons de couleur…

Les œuvres publiées dans le numéro 278 sont des portraits, un de ses sujets de prédilection. Ce sont la plupart des anonymes, croisés dans ses déambulations, ou des sujets à partir de photographies. « Le visage m’intéresse depuis l’enfance. C’est pour moi la partie la plus importante d’une personne, celle qui porte presque toute l’information sur son état d’âme et sa personnalité. Lorsqu’une pose, une expression du visage ou des yeux, une grimace, un nez, une coiffure m’attirent, je commence à dessiner. Le résultat est souvent inattendu, même pour moi, et parfois n’a presque rien à voir avec le modèle », explique Tatiana Ivchenkova. Plus le spectateur regarde, plus le sujet se révèle, à la fois le même et changeant. « Le visage bouge, se transforme tout le temps. Les expressions changent. Le visage montre tout et rien en même temps, il reste une énigme. On dit que l’on ne se connaît pas soi-même, comment connaître autrui ? Est-ce moi, ce visage que je vois dans le miroir ? Ou bien un inconnu ? Je laisse le soin au spectateur de dessiner les détails qui manquent. Et chaque fois qu’il les regardera, ce ne seront pas les mêmes. »
Une galerie de portraits, comme autant de rencontres, déconcertantes, amusantes, fortes…