Prise en charge de l’obésité : « il y a urgence à agir » !

FacebookXBlueskyLinkedInEmail

« Le Plan nutrition santé et la Feuille de route obésité prenant fin en 2023, il y a urgence à agir ! » Martine Laville, professeure de nutrition à l’Université Claude Bernard de Lyon, a remis fin avril dernier, à François Braun, ministre de la santé et de la prévention, et à Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, son rapport sur la prévention et la prise en charge de l’obésité. Quarante recommandations pour prévenir et notamment diminuer l’incidence de l’obésité en agissant prioritairement sur les plus défavorisés, mieux soigner pour que les personnes concernées accèdent à des soins adaptés, mieux former les professionnels de santé, et investir dans la recherche et l’innovation.

Alors que le surpoids touche la moitié des Français, l’obésité concerne aujourd’hui 17% des adultes soit 8,5 millions de nos concitoyens. Une hausse notable de l’obésité est particulièrement marquée chez les Français les plus jeunes : depuis 1997, l’obésité chez les 18-24 ans a en effet été multipliée par plus de quatre, et par près de trois chez les 25-34 ans. Chez les enfants également, 17% sont en surpoids dont 4% obèses. En étant près de deux fois plus répandue au sein des catégories les plus modestes, l’obésité est au carrefour des inégalités sociales et des inégalités de santé.

Face à ce constat, dans le cadre des Programmes nationaux nutrition santé successifs et de la Feuille de route obésité, le Gouvernement met en oeuvre des actions fortes et coordonnées pour sensibiliser et assurer une prise en charge globale du patient, sur tout le territoire. Cela se traduit notamment par l’actualisation prochaine de la réglementation nutritionnelle en restauration scolaire ou l’instauration d’un menu végétarien, par la sortie du Pacte des Solidarités pour améliorer l’accès de nos enfants à une alimentation diverse et de qualité, et ainsi forger de bonnes habitudes qui les suivront toute leur vie. L’activité physique joue également un rôle essentiel dans la prévention et la lutte contre l’obésité et le déploiement des Maisons Sport-Santé, déjà au nombre de 500 sur tout le territoire, traduit concrètement l’engagement du Gouvernement pour ancrer la prévention dans le quotidien des Français.

Pour renforcer encore davantage l’action du Gouvernement dans les années à venir, le ministre de la Santé et de la Prévention et le ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées retiennent quatre objectifs formulés dans le rapport, qui doivent marquer une nouvelle ambition dans la lutte contre l’obésité.

– Mieux prévenir, pour diminuer l’incidence de l’obésité en agissant prioritairement sur les plus défavorisés.
– Mieux soigner, en permettant à un nombre croissant de personnes en surpoids ou en situation d’obésité d’accéder à des soins adaptés à leur situation.
– Investir dans la recherche et l’innovation, pour parfaire notre connaissance des déterminants de cette maladie complexe et ainsi mettre au point les traitements les plus adaptés.
– Investir prioritairement les outremers.

Les médecins doivent être mieux formés à la prévention et au traitement de l’obésité par un module dédié dans le 2ème cycle des études médicales et dans le DES de médecine générale. L’ensemble des professionnels impliqués dans la prévention et le traitement de l’obésité (infirmiers, notamment Infirmiers de Pratique avancée (IPA) et Asalée (Actions de Santé Libérale en Equipe), diététiciens, enseignants en Activité Physique adaptée (APA), psychologues, kinésithérapeutes, ergothérapeutes ...) doivent recevoir une formation initiale et continue sur l’obésité. La création d’une plateforme nationale de formation-information et d’un référentiel de formation continue pour ces professionnels favorisera la mise à jour des connaissances.

Conformément aux engagements du président de la République et aux priorités présentées par la Première ministre le 26 avril, les ministres ont tenu à réaffirmer que l’objectif de mieux soigner et de mieux prévenir l’obésité s’inscrit pleinement dans la refondation globale de notre système de santé entamée ces derniers mois. Ils porteront donc, dans les prochains mois, une feuille de route coordonnée et ambitieuse permettant de poursuivre ces objectifs.

Ils veilleront aussi à ce que les actions conduites dans le cadre du Conseil national de la refondation en Santé, des Assises de la pédiatrie et de la santé de l’enfant et du Pacte des solidarités, accordent toute sa place à cet enjeu majeur de santé publique et fassent émerger de nouvelles actions ambitieuses ancrées dans les territoires.

Investir prioritairement dans les Départements et Régions d’Outre-mer (DROM)
Ils cumulent en effet tous les obstacles à une bonne santé décrits pour la métropole. Ceci conduit à une situation sanitaire globalement très dégradée, avec une forte prévalence d’obésité entraînant d’importantes complications comme le diabète, le syndrome métabolique, l’hypertension artérielle, l’insuffisance rénale chronique, les maladies coronariennes et les accidents vasculaires cérébraux (AVC).

« Mieux prévenir et prendre en charge l’obésité en France » (PDF) – Professeur Martine Laville Avec le concours de Maryse Fourcade, membre de l’Inspection générale des affaires sociales, 27 avril 2023.

Pack TCA

N° 168 Repenser l'anorexie
N° 174 Un autre regard sur l'obésité
N° 265 Anorexie : actualités et perspectives

Plus d’informations