Les enfants victimes ou témoins de violences intrafamiliales souffrent fréquemment de troubles psychiques, qui restent insuffisamment repérés. Le Centre national de ressources et de résilience (Cn2r) a élaboré un document repères destinés aux acteurs en contact direct avec des enfants, au premier rang desquels les professionnels de la protection de l’enfance et de la protection judiciaire de la jeunesse.
Les enfants et adolescents ayant subi des violences ou des négligences sévères, dont certains sont pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) ou la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ), sont plus vulnérables aux risques de développement de troubles psychiques. Ces enfants sont particulièrement susceptibles d’avoir été ou d’être exposés à la maltraitance intrafamiliale puisqu’ils sont par définition en danger ou en risque de l’être1 . Selon plusieurs études menées auprès d’enfants placés, la moitié d’entre eux présentent des troubles de santé mentale2 . Le trouble de stress post-traumatique en fait partie.
A savoir *Les violences physiques, psychologiques, les violences sexuelles, l’exposition aux violences conjugales, ainsi que les négligences et les carences font partie des événements potentiellement traumatisants. *Ces vécus peuvent laisser des traces, comme le trouble de stress post-traumatique complexe. *Il se traduit notamment par des flash-backs, un évitement, une hypervigilance et des problèmes de régulation de l’affect. *Il est possible d’aller mieux. Des structures proposent diagnostic et thérapies. *Moduler son comportement et l’environnement de l’enfant peut l’aider à se sentir mieux.
Le rôle des personnels de la PE et de la PJJ est essentiel pour que ces enfants aillent mieux, d’autant que le TSPT est souvent difficile à déceler, qu’il s’exprime différemment d’un enfant à l’autre et que les enfants et les adolescents ne s’en plaignent pas de façon explicite. Cette ressource entend ainsi vous apporter des conseils pour repérer les enfants souffrant de TSPT, les accompagner et les orienter au mieux.
1- Chiffrer les maltraitances infantiles intrafamiliales, ONPE, 2022.
2- Bronsard et al., 2010 ; 2011 ; 2013.
*En collaboration avec Pr Guillaume Bronsard, psychiatre au service hospitalo-universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et directeur du département de Sciences Humaines et Sociales de la faculté de médecine et sciences de la santé de Brest ; Flore Capelier, directrice de l’Observatoire National de la Protection de l’Enfance (ONPE) ; Marion Cerisuela, chargée de mission PJJ à l’ONPE ; Severine Gicquel, psychologue clinicienne en protection de l’enfance.
Et pour aller plus loin
– Webinaire scientifique du Pr Guillaume Bronsard, “De l’enfant maltraité à l’enfant porteur d’un TSPT-Complexe : enjeux conceptuels, méthodologiques et éthiques” (2023)
– Première rencontre annuelle Aide Sociale à l’Enfance et pédopsychiatrie (2022)
– ONPE : La santé des enfants protégés, Seizième rapport au Gouvernement et au Parlement (2022) Kerbage, H. (2022).
– J’accompagne mon enfant face au traumatisme. Editions Ellipses.
– Note de cadrage de la HAS “Évaluation et prise en charge des syndromes psychotraumatiques” (2020).
– Recommandation de la HAS “Prendre en compte la santé des mineurs/jeunes majeurs dans le cadre des établissements/services de la protection de l’enfance et/ou mettant en oeuvre des mesures éducatives” (2015).
– Guide de repérage “Souffrances psychiques et troubles du développement chez l’enfant et l’adolescent” (2013).
– “Evaluation en santé mentale chez les adolescents placés : L’épidémiologie à la relance de la pédopsychiatrie dans le champ de l’enfance en danger”, Pr Guillaume Bronsard (2012).