Pour la vingtième année consécutive, le Conseil national de l’Ordre des médecins, en partenariat avec Ipsos, publie les chiffres de son observatoire sur la sécurité des médecins. En 2022, on comptabilise 1 244 déclarations d’incidents et faits de violence soit un progression de 23% par rapport à l’année précédente.
Cette enquête recueille les déclarations d’incidents et d’agressions signalées par les médecins auprès de leurs conseils départementaux de l’Ordre. Le recensement de l’année 2022 met en exergue une forte augmentation des violences, de + 23% depuis l’année 2021, fait inédit depuis la naissance de cet Observatoire.
Comme les années précédentes, la majorité des médecins déclarants sont des généralistes (en 2022, ils sont 71%). Parmi les spécialistes, les psychiatres arrivent en tête, (4%), suivis par les cardiologues (3%).
Pourquoi ces violences ? Deux motifs arrivent en tête des contestations, les reproches sur la prise en charge médicale et un refus de prescription (médicament, arrêt de travail…) (20%). Viennent ensuite la falsification de document (ordonnance, certificat,…) (11%), un temps d’attente jugé excessif (10%) et le vol (9%).
Le Conseil national de l’Ordre des médecins estime par ailleurs qu’il existe une sous-déclaration des violences dont les médecins sont victimes, notamment de ceux exerçant dans les établissements de soins publics et privés. Il relève également que « trop peu de médecins vont jusqu’au bout de la démarche : en 2022, sur les 1244 déclarations, 31% seulement des médecins portaient plainte. »
Dans un communiqué, le Conseil remarque que « cette diffusion coïncide cette année avec les faits tragiques du CHU de Reims, où une infirmière, décédée de l’agression, et une secrétaire médicale, ont été violemment attaquées , nous invitant expressément une fois encore à élargir le débat sur la protection de l’ensemble de la communauté des soignants. »
