Le 24 avril dernier, François Braun, ministre de la Santé et de la Prévention, a annoncé le lancement d’une mission chargée d’accompagner la généralisation dans toutes les régions du Service d’accès aux soins (SAS), un nouveau service d’orientation pour des soins urgents ou non programmés et lorsque l’accès au médecin traitant n’est pas possible.
De quoi s’agit-il ?
Le service d’accès aux soins est un nouveau service d’orientation de la population dans leur parcours de soins. Pour le patient confronté à un besoin de soins urgents ou non programmés et lorsque l’accès à son médecin traitant n’est pas possible, le SAS doit permettre d’accéder, à toute heure et à distance à un professionnel de santé. Ce dernier pourra lui fournir un conseil médical, lui proposer une téléconsultation, l’orienter selon la situation vers une consultation de soin non programmé en ville, vers un service d’urgence ou déclencher l’intervention d’un SMUR ou d’un transport sanitaire. Le SAS est fondé sur un partenariat étroit et équilibré entre les médecins de ville et les professionnels de l’urgence hospitalière des SAMU.

Pour le ministre de la Santé et de la Prévention, François Braun, la généralisation du Service d’accès aux soins lancé en juin 2022, « est un enjeu fondamental pour appuyer la réorganisation de l’accès à une offre de soins non programmés adaptée aux besoins des Français« . Dans un contexte de tensions sur le système de santé, l’importance du déploiement du Service d’accès aux soins (SAS) a été réaffirmée à l’été 2022 dans le cadre de la mission flash pour les urgences et les soins non programmés après une phase pilote conduite dans 22 territoires. Le 3 octobre 2022, en conclusion de la journée de lancement du Conseil national de la refondation en santé, François Braun a ainsi souligné que toute refondation à venir du système de santé impliquera « qu’à toute heure de la journée, les citoyens puissent trouver une réponse pour des soins non programmés. Pour cela, il paraît indispensable de généraliser le service d’accès aux soins dès l’année 2023« . De même, lors des vœux aux acteurs de la santé le 6 janvier 2023, le président de la République affirmait « je souhaite que l’on puisse accélérer la généralisation du service d’accès aux soins au cours de cette année« .
Une nouvelle réponse aux besoins de santé des Français
Le médecin traitant reste le pivot de la prise en charge des patients, pour le suivi régulier comme pour les soins non programmés. Les communautés territoriales des professionnels de santé apportent également des réponses locales complémentaires, y compris pour aider à retrouver un médecin traitant pour les patients qui en sont dépourvus. Le SAS intervient à l’issue, c’est-à-dire lorsque l’accès au médecin traitant n’est pas possible et que le patient n’a pas trouvé d’autre solution sur son territoire.
Le SAS permet à chacun d’obtenir, via un simple appel au 15, une réponse immédiate en cas d’urgence et une orientation dans le système de santé quand il n’arrive pas à trouver de solution face à un problème de santé. Quand on n’a pas trouvé de solution sur son territoire, ou quand on est loin de chez soi et qu’on ne connaît pas les solutions disponibles à proximité, appeler le 15 doit devenir le nouveau réflexe des Français pour connaître la réponse la plus adaptée à leur besoin de santé. Avec le SAS, c’est le système qui s’organise pour orienter le patient vers la solution la plus adaptée à la réalité de son besoin de santé. En offrant à la population un service dédié, le SAS contribue à limiter le recours aux urgences lorsque cela n’est pas nécessaire.
« Cette organisation ne se fait naturellement pas au détriment de la prise en charge par le SAMU des appels relevant de l’urgence qui continuent à être traités sans délai et en absolue priorité. Ce point fait d’ailleurs l’objet d’un suivi renforcé en lien avec toutes les parties impliquées. »
Proposer ce service à tous les Français d’ici la fin de l’année 2023
Après cette phase pilote réussie, le déploiement de ce service a démarré et doit couvrir tout le territoire national d’ici la fin de l’année 2023. Alors qu’un nombre croissant de nos concitoyens vivent dans un désert médical, c’est une mesure
importante de lutte contre les inégalités sociales et territoriales de santé. Pour accélérer ce déploiement et couvrir tous les territoires, une mission d’accompagnement à la génération du SAS est lancée. Cette mission se déplacera dans toute la France jusqu’à l’été 2023 pour s’inspirer des expériences réussies et ainsi permettre le déploiement des SAS dans tous les territoires en articulation avec les organisations locales déjà existantes.
Cette mission est composée :
– d’un représentant libéral : Dr Yannick Frezet (médecin généraliste à Rive-de-Gier) ;
– d’un binôme hospitalier (chacun à mi-temps) : Dr Yann Penverne (médecin urgentiste au CHU de Nantes) et Dr Henri Delelis-Fanien (médecin urgentiste au CHU de Poitiers) ;
– d’un représentant des patients qui sera prochainement désigné par France Assos Santé ;
– d’une représentante d’une agence régionale de santé : Mme Céline Etchetto, (directrice déléguée à l’organisation de l’offre de soins de l’ARS Nouvelle- Aquitaine).
Les outils pour la généralisation se mettent en place :
– Le décret prévoyant la généralisation du SAS est actuellement en concertation. Il permettra d’asseoir le cadre règlementaire de ce nouveau dispositif et de sécuriser les organisations.
– La plateforme nationale est opérationnelle. C’est l’outil informatique indispensable à la généralisation du SAS : elle recense l’ensemble de l’offre de soins non programmés disponible dans un territoire et permet au régulateur du SAS
d’orienter les appelants.
« 31 SAS sont aujourd’hui opérationnels et couvrent la moitié de la population française. Il reste donc la moitié du chemin à parcourir ! »31 SAS sont aujourd’hui opérationnels et couvrent la moitié de la population française. Il reste donc la moitié du chemin à parcourir ! »
