Dans le cadre de la prévention du risque de surdose d’opioïdes, la Haute Autorité de Santé (HAS) met à disposition deux documents d’information destinés aux usagers souffrant de douleurs chroniques ou usagers de drogues.
La HAS le rappelle, tous les médicaments opioïdes exposent à des risques de trouble de l’usage (TUO), de dépendance ou de surdose. Ils présentent une balance bénéfices/risques qui dépend de la dose reçue, d’où la nécessité d’échanger avec le médecin prescripteur tout au long du traitement notamment en raison de la possible survenue d’un grand nombre d’effets indésirables (nausées, vomissements, constipation, rétention urinaire, tremblements, démangeaisons, troubles de la vigilance, cognitifs, de l’humeur, troubles du sommeil, de la libido).
Les opioïdes peuvent être prescrits pour soulager les douleurs chroniques d’un patient (lombalgie, lomboradiculalgie, arthrose, neuropathies,maladies neurodégénératives, inflammatoires, douleurs liées à un cancer…) qui peut être, de plus, usager de drogues. Pour prévenir les troubles de l’usage des opioïdes (TUO), regroupant l’abus et l’addiction ou la dépendance avec un fort impact sur la vie personnelle, sociale et professionnelle, il est nécessaire de respecter les doses prescrites, les horaires de prise, la durée de traitement ainsi que la voie d’administration. La HAS le souligne : un traitement aux opioïdes ne doit pas être changé sans en discuter avec le médecin prescripteur.
Les médicaments opioïdes regroupent :
– les dérivés naturels de l’opium ou opiacés : codéine, morphine, opium ;
– les composés semi-synthétiques : buprénorphine, dihydrocodéine, hydromorphone, nalbuphine ;
– les composés synthétiques : fentanyl, méthadone, oxycodone, tramadol.

L’alcool associé aux opioïdes augmente le risque de coma et d’insuffisance respiratoire. Les opioïdes associés à d’autres médicaments (anxiolytiques, neuroleptiques, paracétamol…) exposent également à des risques.
Une mise en garde particulière concerne le repérage d’une « surdose », assimilée à une « overdose », et la nécessité de disposer dans certains cas d’un antidote. Il s’agit d’un kit de naloxone « prête à l’emploi ». Elle agit rapidement en attendant l’arrivée des secours. Elle existe sous deux formes, nasale en spray et injectable en intramusculaire, utilisables par toute personne, même sans être professionnel de santé. Elles sont disponibles à l’hôpital et en pharmacie de ville sur prescription.
Ne pas stocker d’opioïdes limite le risque de surdose, rapporter les médicaments non-utilisés au pharmacien, ne pas les proposer à une autre personne.
• Douleurs chroniques – Prévenir le risque de surdose d’opioïdes, document usagers (PDF), HAS, avril 2023.
• Usagers de drogues – Prévenir le risque de surdose d’opioïdes, document usagers (PDF), HAS, avril 2023.
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Bon usage des médicaments opioïdes : antalgie, prévention et prise en charge du trouble de l’usage et des surdoses – Recommandation de bonne pratique – Mis en ligne le 24 mars 2022