Dans une Lettre ouverte adressée le 31 mars au ministre de la Santé et de la Prévention, F. Braun, la Fédération nationale des associations d’usagers en psychiatrie (Fnapsy) demande à nouveau un moratoire sur la création d’Unités de soins intensifs en psychiatrie, revenant sur une demande formulée par les principaux représentants de la psychiatrie publique en juillet 2022. D’après Hospimédia, la Commission nationale de la psychiatrie (CNP) a tout juste commencé les travaux sur ce sujet.
« (…) Nous ne pouvons fermer les yeux devant le déploiement sur le territoire national de structures autoproclamées « unité de soins intensifs psychiatriques » sans texte légal encadrant leur fonctionnement, ni validation nationale en termes de bonnes pratiques », alerte C. Finkelstein, présidente de la Fnapsy, qui évoque une « prolifération » de ces dispositifs. « Par nature, elles font un large usage de la contention et de l’isolement, mais n’ont pas de base réglementaire (…) et posent des problèmes, tant aux représentants des usagers et parents qu’au contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) ». Ces Usip seraient une « démonstration de création sans concertation préalable de structures non réglementées ni évaluables, chose inacceptable en droit s’agissant de lieux de privation de liberté ».
Pour Claude Finkelstein, les projets de création de nouvelles Usip doivent être gelés tant que « les travaux d’une mission ad hoc n’auront pas permis la publication des textes encadrant de tels services ». Elle conclut : « Nous ne voulons pas d’un retour des “pavillons de force” en France. »
• Lire la lettre ouverte Fnapsy du 31 mars en pdf ;
• A lire aussi pour aller plus loin : Les Usip, chaînon manquant d’une psychiatrie déboussolée ?, M. Lacambre, PH, CHU de Montpellier.