L’identité du sujet se construit à partir de la transmission. En 1914, Freud écrivait : « L’individu effectivement mène une double existence : en tant qu’il est à lui-même sa propre fin et en tant que maillon d’une chaîne à laquelle il est assujetti contre sa volonté ou du moins sans l’intervention de celle-ci ». Il pour- suivait en citant Goethe « Ce que tu as hérité de tes ancêtres, afin de le posséder, conquiers-le ».
Pour que la transmission ait lieu, il faut que le transmetteur accepte de lâcher, afin que le destinataire la conquière et la transforme pour ensuite la transmettre à son tour à ses descendants. Le dépositaire a donc un travail à faire pour s’approprier et transformer cette transmission. Mais lâcher l’héritage, les biens, ce que l’on a construit, ses valeurs, pour les transmettre n’est pas chose facile. Au sein de nos institutions, associations, familles, nous savons tous combien cette transmission de l’héritage est complexe et source de souffrances.
La transmission est un don gratuit du côté de l’Agapé (amour inconditionnel, don sans condition). Sans oublier bien sûr que le dépositaire (le destinataire) y est pour quelque chose. Il occupe une part active dans cette transmission, qui ne se fait pas seulement dans le sens du parent à l’enfant, mais, simultanément dans le sens inverse. Les ascendants apprennent des descendants, qui sont eux-mêmes étayés par ces derniers, ainsi va l’évolution.
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