Dans le contexte de concertations de la société civile et des professionnels sur la fin de fin, lancées par le Président de la République E. Macron, l’Ordre national infirmier (ONI) a souhaité actualiser sa position. Des recommandations visent notamment à consacrer le rôle des infirmiers, notamment en les intégrant systématiquement aux procédures collégiales et en ouvrant le droit de prescription aux antalgiques et aux certificats de décès.
Le Conseil national de l’Ordre des infirmiers a confié à la Commission éthique et déontologie la mission de mener une réflexion sur le sujet de la prise en charge des patients en fin de vie, de réviser l’avis du CNOI de 2013 afin de proposer une nouvelle position.
Les travaux se sont déroulés de février à septembre 2022. Pour orienter sa réflexion, le groupe de travail a procédé à des auditions de personnalités reconnues pour leur expertise au sujet de la fin de vie. Le choix de ces auditions a été orienté dans un souci de pluralité d’opinions et de regards sur le sujet.
Aussi, la Commission éthique et déontologie a interrogé l’ensemble des Conseils départementaux, interdépartementaux et régionaux de l’Ordre afin qu’ils apportent leur contribution.
La réflexion proposée repose donc sur un travail collectif qui a été conduit alors que le système de santé connaît une crise sévère et traverse de nombreuses difficultés, notamment d’attractivité des professionnels de santé.
Il a été fait le constat que l’offre de soins palliatifs ne permet actuellement pas un accès égal à tous les patients qui souhaitent en bénéficier.
L’Ordre National des infirmiers souhaite rappeler l’importance de l’accès universel sur l’ensemble des territoires aux soins palliatifs et l’importance de la formation des citoyens sur les droits des patients en fin de vie. C’est dans ce contexte qu’intervient le débat sur la question du suicide assisté ou de l’aide médicale à mourir.
Ce travail a permis d’élaborer des recommandations qui ont été adoptées par le CNOI de septembre 2022 et qui devraient s’imposer comme des priorités de santé publique.
Les recommandations de l'ONI • Garantir le droit et l'accès des patients – Garantir un accès universel aux soins palliatifs, notamment à domicile et dans les établissements médico-sociaux, construire et diffuser une culture palliative auprès des soignants et de la société ; – Prôner une pédagogie de la législation en vigueur au sujet de la fin de vie, afin que patients, parents, aidants et soignants soient en mesure de prendre les décisions éclairées ; – Garantir la qualité et la sécurité des soins, notamment en fin de vie, de Jour comme de nuit en respectant les quotas de personnel soignant. • Doter le système de santé français de véritables moyens pour la fin de vie – Renforcer les équipes soignantes au chevet des patients à l'hôpital, dans les établissements médico-sociaux et à domicile ; – Assurer la réévaluation régulière des connaissances et pratiques professionnelles des infirmiers en développant la formation continue dans le domaine des soins palliatifs et de la fin de vie ; • Consacrer le rôle infirmier dans la fin de vie – Impliquer systématiquement les infirmiers lors des procédures collégiales ; – Garantir la clause de conscience des infirmiers ; – Ouvrir le droit de prescription aux infirmiers pour les antalgiques et les certificats de décès.
• Position de l’ONI sur la fin de vie, décembre 2022, en pdf