Une étude française portant sur plus de 137 000 travailleurs confirme que les horaires atypiques (travail et horaires nocturnes, travail en week-end, rythme de travail irrégulier) sont associés significativement à la consommation de substances psychoactives. Ce risque organisationnel est donc à prendre en compte dans la prévention des pratiques addictives en milieu de travail. Ce d’autant plus que, selon les auteurs, les usages de substances psychoactives peuvent apparaître rapidement après l’exposition du salarié à un travail en horaires atypiques.
Dans le cadre de l’étude de cohorte CONSTANCES, N. Hamieh et al. ont étudié les associations pouvant exister entre le travail en horaires atypiques et la consommation de substances psychoactives1. La cohorte CONSTANCES est une cohorte épidémiologique constituée d’un échantillon représentatif de 200 000 adultes âgés de 18 à 69 ans à l’inclusion, volontaires et consultants des Centres d’examens de santé (CES) de la Sécurité sociale. Des résultats précédents avaient montré, entre autres, l’association existant entre le travail au contact du public et les
consommations d’alcool, de tabac et de cannabis2.
Dans leur étude, N. Hamieh et al. ont analysé les données de plus de 137 000 salariés. Les informations relatives à leurs usages de substances psychoactives ont été comparées à celles portant sur leur rythme de travail : travail de nuit (plus de 50 jours par an) ou horaires de travail se terminant après minuit, travail plus d’un samedi ou plus d’un dimanche sur 2, horaires variables nombre de jours travaillés variables d’une semaine à l’autre. Parmi les résultats, il apparaît une association significative entre certains rythmes de travail et l’usage de substances psychoactives.
Au total, cette étude française portant sur plus de 137 000 travailleurs confirme que les horaires atypiques sont associés significativement à la consommation de substances psychoactives. Ce risque organisationnel est donc à prendre en compte dans la prévention des pratiques addictives en milieu de travail. Ce d’autant plus que, selon les auteurs, les usages de substances psychoactives peuvent apparaître rapidement après l’exposition du salarié à un travail en horaires atypiques.
Accéder à l’ensemble des résultats (PDF téléchargeable) sur le site de l’INRS
(onglet Références en santé au travail)
1- Hamieh N, Airagnes G, Descatha A, Goldberg M et al. – Atypical working hours are associated with tobacco, cannabis and alcohol use: longitudinal analyses from the CONSTANCES cohort. BMC Public Health. 2022 ; 22 (1) : 1 834.
2- Airagnes G, Lemogne C, Goldberg M, Hoertel N et al. – Job exposure to the public in relation with alcohol, tobacco and cannabis use: Findings from the CONSTANCES cohort study. PLoS One. 2018 ; 13 (5) : e0196330.
• Pour en savoir plus
– Travail en horaires atypiques. INRS, 2021.
– Addictions. INRS, 2021 .
• A lire aussi sur santementale.fr
– Travail de nuit : quels effets sur la santé ?, décembre 2021.
– Le travail en horaires atypiques : quels salariés pour quelle organisation du temps de travail ? juillet 2018.