En France, un enfant meurt en moyenne tous les trois jours des suites de violences familiales, tandis que 6 à 14% d’enfants sont victimes de maltraitance, avec des conséquences dramatiques et des séquelles qui amputent d’une vingtaine d’années leur espérance de vie. L’enfance est cruciale pour le développement d’une personne, or les professionnels de santé sont souvent désemparés, manquent de formation ou d’accompagnement pour répondre aux défis du numérique ou au tabou de la maltraitance infantile.
C’est pourquoi la Fondation des Hôpitaux se mobilise pour pallier ces carences à proposant des programmes d’écoute, des formations, des unités mobiles, du dépistage renforcé, des soins médicaux adaptés tout au long de la vie… Ces solutions agiles pour une prise en charge complète et précoce permettent de s’assurer d’un développement psychique et physique optimal des plus jeunes.
Pour informer et protéger les enfants des violences numériques, la Fondation des Hôpitaux et l’Association e-Enfance (3018) ont signé en juin dernier un partenariat visant à mettre l’expertise de l’Association e-Enfance au service des Maisons des Adolescents et des structures de prise en charge psychologique et psychiatrique des enfants et des adolescents. Avec un budget de 2 millions d’euros, la Fondation des Hôpitaux augmente les moyens de l’Association e-Enfance afin de lui permettre d’amplifier ses actions de prévention et de renforcer la prise en charge des effets des violences numériques (et notamment du cyberharcèlement) sur la santé mentale des jeunes. Rappelons que L’Association – e-Enfance s’est donnée pour mission de proposer des solutions éducatives et citoyennes à ces nouveaux défis et de façonner un monde numérique responsable dans lequel l’enfant puisse s’épanouir sans danger. Depuis 17 ans, cette association reconnue d’utilité publique s’engage tant auprès des enfants que des parents et des professionnels. Face à ces risques, deux leviers d’actions ont été développés dans les Maisons des Adolescents en collaboration avec
l’Association e-Enfance.
– écouter pour que la porte ne leur soit jamais fermée, la Fondation des Hôpitaux a souhaité accompagner l’Association e-Enfance dans l’extension de la disponibilité du 3018, la ligne d’aide nationale ;
– accompagner les jeunes à la compréhension des risques et des usages de l’environnement numérique : un programme de formation du personnel des Maisons d’Adolescents et des structures de prises en charge psychologique et psychiatrique des enfants et adolescents sera mis en place.
La numérisation de l’espace de socialisation et d’éducation des enfants a fait émerger de nouveaux enjeux : éducation au numérique, cyber-harcèlement, revenge porn, désinformation, exposition à des contenus choquants, arnaques et manipulations en ligne..
Conventionnée avec le Ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse net des Sports, la plateforme officielle de signalement “Pharos” (internet- signalement.gouv.fr), la Gendarmerie nationale, le ministère de la Justice et le 119-Enfance en danger, le 3018 est au cœur du dispositif de la protection de l’Enfance sur Internet.
Pour repérer les enfants victimes de maltraitance, la Fondation des Hôpitaux a financé le projet PACTES,
monté en 2021, avec deux objectifs : la création d’équipes mobiles hospitalières et la mise en place d’un parcours
de soins pour réduire les séquelles à l’âge adulte. En avril 2021, sept équipes ont été lancées au sein des Hôpitaux. Le
déploiement s’est fait progressivement avec 5 équipes dans les hôpitaux de l’AP-HP (Robert Debré, Necker, Trousseau, Kremlin-Bicêtre, Jean Verdier), une équipe à Brest et une équipe à Grenoble. Six de ces équipes vont désormais s’insérer dans le nouveau dispositif des UAPED (Unité d’accueil pour les enfants en danger) et EPRRED (Équipe pédiatrique régionale de référence pour les enfants en danger) mis en place par le ministère de la Santé et les Agences Régionales de Santé. Ces structures seront désormais un maillon essentiel de détection et de prise en charge des enfants victimes de maltraitance ou de violences. Chaque unité est constituée d’un/e médecin, d’un/e psychologue, d’un/e infirmier(ère) puériculteur/rice et d’un/e travailleur(e) social(e) pour prendre en charge les enfants de la façon la plus complète possible. Les équipes sont rattachées à différents hôpitaux pédiatriques et seront désormais installées dans chaque département, généralisées à toutes les régions. Ces dispositifs doivent également permettre d’améliorer, pour l’enfant, l’accès aux soins et la mise en place d’un parcours de soins. Ces unités répondront également aux professionnels de santé qui souhaiteraient une consultation médicale dans une situation de danger repéré.
En effet, les chiffres sont là, en 2020, plus de 110 000 cas de maltraitance infantile ont été pris en charge par la justice, mais moins de 5% des cas ont été identifiés par le corps médical. C'est donc un enjeu de santé publique capital et pourtant trop souvent le fruit d’une carence de repérage, d’une errance diagnostique majeure ou de lacunes dans l’orientation de leur prise en charge.
• Fondation des Hôpitaux, Dossier de presse, « Enfants victimes de violences : la Fondation des Hôpitaux s’engage auprès de nouveaux partenaires pour mieux oeuvrer à la protection de l’enfance. », octobre 2022.
