Marie Bonaparte – Sigmund Freud
En 1925, la princesse Marie Bonaparte se rend à Vienne pour consulter le Pr Sigmund Freud. Cette rencontre sera « le plus grand événement de ma vie », note l’arrière-petite-nièce de Napoléon Ier, princesse de Grèce et de Danemark. Durant quatorze années, ils échangeront près de neuf cents lettres jusqu’à la mort du fondateur de la psychanalyse, en 1939. Conservé à la bibliothèque du Congrès de Washington, cet ensemble de lettres est le dernier grand corpus de correspondance freudienne encore inédit.
Passionnante de bout en bout, foisonnant d’informations sur l’introduction de la psychanalyse en France, cette correspondance raconte un monde appelé à disparaître, entre la princesse venue pour soigner sa dépression et le célèbre savant, une amitié naît, qui dépasse bientôt le cadre de l’analyse. Freud est tour à tour séduit, amusé, parfois lassé de cette patiente qui n’a de cesse de vouloir vivre pleinement sa vie amoureuse et questionne ses conceptions sur la femme à une époque où la quête du plaisir féminin reste profondément subversive. « La dernière des Bonaparte », comme elle aimait à se qualifier, loin d’être la disciple dévote que l’on a parfois décrite, fait preuve au fil des pages d’une liberté de pensée audacieuse et initie une relation étonnante qui marquera toute l’histoire de la psychanalyse.