La HAS évalue la Stimulation magnétique transcrânienne dans le traitement de la dépression de l’adulte

FacebookXBlueskyLinkedInEmail

Dans le cadre de l’évaluation des technologies de santé, la Haute Autorité de Santé (HAS) a évalué la balance bénéfice-risque de l’adjonction de la stimulation magnétique transcrânienne dans le traitement de la dépression résistante de l’adulte.

Sur une demande de la Caisse nationale de l’Assurance maladie datant de juin 2019, la HAS a inscrit à son programme de travail 2020 afin d’émettre un avis sur le bienfondé d’inscrire cet acte à la Classification Commune des Actes Médicaux (CCAM), conformément à l’article L. 162-1-7 du Code de la sécurité sociale, l’évaluation de l’acte de stimulation magnétique transcrânienne répétée (rTMS) dans le traitement de la dépression résistante chez l’adulte.


L’objectif de l’évaluation était :
– d’évaluer l’efficacité et la sécurité de l’adjonction de la rTMS à la stratégie de prise en charge habituelle
d’une dépression résistante (c-à-d en complément des médicaments et de la psychothérapie)
dans deux situations cliniques différentes : phase aigüe (cure) et phase de consolidation (séances
d’entretien) ;
– de comparer la stratégie de prise en charge intégrant la rTMS (en complément des médicaments et
de la psychothérapie) aux deux stratégies de référence existantes dans la dépression résistante : l’optimisation
pharmacologique plus psychothérapie le plus souvent ou le recours à la sismothérapie dans
des cas particuliers ;
– de comparer l’impact organisationnel de la nouvelle stratégie avec rTMS aux stratégies de référence
existantes.

Au regard de l’ensemble des éléments recueillis :
‒ pour l’efficacité, les données de la méta-analyse suggèrent qu’en phase aigüe de dépression, la rTMS (protocole conventionnel) présente une faible magnitude d’effet, sans traduction clinique significative ; la position du groupe de travail est en accord avec cette méta-analyse et son interprétation ;
pour la sécurité, les données de la littérature et la position du groupe de travail suggèrent que la technique est relativement bien acceptée et présente des effets secondaires mineurs ;
pour la place dans la stratégie de prise en charge, la difficulté de positionner la rTMS en raison de l’absence de données comparatives ou de son infériorité d’efficacité vis-à-vis des stratégies de référence existantes ;
pour l’impact organisationnel, celui-ci est globalement défavorable pour la nouvelle prise en charge intégrant la rTMS comparé à la stratégie de référence existante en cas de dépression résistante (médicaments seuls plus psychothérapie).

Au total, dans l’indication de traitement de la dépression résistante chez l’adulte, malgré un profil de sécurité rassurant, les données retenues liées à la rTMS (protocole conventionnel HFG) ne montrent pas un impact clinique favorable (absence de valeur ajoutée clinique pertinente par rapport à une procédure factice, absence de détermination de sa place par rapport à la stratégie de référence existante d’optimisation pharmacologique, alternative non acceptable à la sismothérapie). L’impact organisationnel de l’utilisation de la rTMS comme traitement d’appoint par rapport à l’optimisation pharmacologique seule (stratégie existante la plus fréquente)
est défavorable.

Documents

Documents complémentaires