Quel bilan pour les structures en addictologie normandes en 2020 ?

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L’analyse des bilans annuels d’activité des Centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) et des Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour les usagers de drogues (CAARUD), réalisée par l’association observatoire régional de santé-centre régional d’études, d’actions et d’information en faveur des personnes en situation de vulnérabilité (ORS-CREAI Normandie), permet de caractériser l’activité des structures, de décrire le public accompagné et les consommations des usagers, de présenter les actions et les moyens des centres. Le bilan 2020 est proposé en ligne sur le site de l’ORS-Creai Normandie.

L’analyse régulière de ces bilans permet également de décrire les évolutions observées sur la période récente, et particulièrement dans cette édition l’évolution sur un an, en lien avec la crise sanitaire. Le bilan 2020 est proposé en ligne sur le site de l’ORS-Creai Normandie.

Une légère baisse du nombre de personnes accueillies dans les CSAPA en 2020 dans le contexte de crise sanitaire

Concernant les CSAPA, l’année 2020 a été marquée par l’apparition de la pandémie de Covid-19, qui a fortement impacté le fonctionnement des structures. Cependant, malgré des fermetures momentannées ou partielles de certains lieux d’accueil, les CSAPA ont pu maintenir une continuité d’activité sur leurs missions essentielles, notamment via le développement de consultations téléphoniques. Ainsi en 2020, les CSAPA ont accompagné 16 822 personnes au moins une fois dans l’année, contre 17 462 en 2019, soit un volume en légère baisse : – 3,7 % au plan régional, plus marquée dans le Calvados (- 14,2 %) et dans l’Orne (- 9,7 %). Les CSAPA précisent que si le volume d’activité a pu baisser lors des périodes de confinement, un rééquilibrage a généralement pu s’opérer sur l’ensemble de l’année, avec un niveau d’activité soutenu au second semestre. Le maintien du lien avec les patients a ainsi pu être préservé, de même que les relations avec les partenaires. En revanche, le nombre de nouveaux patients a baissé (- 17,1 % entre 2019 et 2020), ainsi que le nombre de personnes de l’entourage reçues par les centres (- 50,2 %).

L'activité en CSAPA - au nombre de 25 en Normandie répartis sur les 5 départements - en 2020
- Un public majoritairement masculin
- Des patients légèrement plus jeunes dans les départements ex bas-normands
- Des consultations réalisées dans le département de résidence
- Des situations de fragilité socio-économique qui demeurent
- Les parents ou les proches restent à l'initiative du premier contact dans un cas sur deux
- L‘alcool reste le premier produit à l’origine de la consultation dans un CSAPA
- Les actes réalisés avec les patients et l'entourage
- Un soutien au sevrage et la distribution de traitements de substitution aux opiacés
-Un soutien aux pratiques de vaccination et de dépistage.

En 2020, 9 CSAPA intervenant en milieu carcéral ont rencontré 827 détenus au sein des établissements pénitentiaires, en lien des problématiques d’addictions semblables aux centres (mais plus fortes concernant le cannabis, le tabac et les opiacées).

L’activité de l’année 2020 a été fortement impactée par la crise Covid-19, ce qui se traduit par des indicateurs d’activité en baisse globale sur l’année. Ainsi, la file active de l’ensemble des CAARUD normands compte 1 470 usagers en 2020 contre 1 749 en 2019, soit une baisse de 16 %. Avec plus de 15 718 contacts enregistrés, contre 22 192 l’an passé, le volume d’activité s’est réduit de 29 %. Cette baisse a concerné tous les départements, mais plus fortement celui de l’Eure (- 44 %). Le nombre de nouveaux contacts représente 43 % de la file active des CAARUD. Notons que s’il a également baissé cette année à l’échelle de la région (- 27 %), il a toutefois progressé dans la Manche (+ 52 %) en lien avec l’installation du nouveau centre sur Avranches, et aussi dans l’Orne (+ 42 %). Comme les années antérieures, les femmes représentent environ 1 usager sur 6 accueilli dans ces centres.

Les interventions réalisées à l’extérieur correspondent à une file active de 356 usagers et 1 953 contacts en 2020, en baisse d’un tiers par rapport à l’année précédente. Cette diminution a concerné tous les départements, excepté le Calvados où elles ont progressé, avec une file active et des contacts plus nombreux en particulier sur les permanences.Comme évoqué précédemment, les actions en milieu festif n’ont pas pu se dérouler en 2020.

Un public accueilli en CAARUD fragilisé par la crise sanitaire, avec une aggravation du non recours aux soins, des états anxiogènes et de dépression renforcés, ainsi que des phénomènes de paupérisation et de marginalisation accrus pour certains usagers.

L'activité des CAARUD - au nombre de 10 en région normande - en 2020
- Une activité des CAARUD en nette baisse en 2020 sur les différents lieux d'intervention
- La majorité des actes réalisés par les CAARUD relève de l’action sociale
- Mise à disposition de matériel de prévention
- Des équipes composées pour moitié de personnels socio-éducatifs.

Les CSAPA et les CAARUD en Normandie Centres de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie, Centres d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des Risques pour les Usagers de Drogues. Situation en 2020 et évolution récente – Mai 2022 (PDF)