Soucieuse de répondre aux préoccupations des familles espérant de nouvelles pistes thérapeutiques et des actions innovantes favorisant l’inclusion sociale, l’Union nationale des amis et familles de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam) soutient la recherche sur les maladies psychiques et leurs répercussions en termes d’autonomie et de participation sociale. En 2022, elle a attribué deux prix (de 5 000 euros chacun)
• Prix Recherche Sciences humaines et sociales, Epidémiologie :
Lauréate : Astrid CHEVANCE
Laboratoire : Equipe METHODS (méthode d’évaluation des thérapeutiques des maladies chroniques), INSERM UMR 1153- APHP – Université de Paris (Professeur Isabelle Boutron, Hôtel-Dieu, Paris
Service clinique : Service Hospitalo-Universitaire, Secteur 14, Hôpital Sainte Anne, Paris – INSERM U955 équipe 15 « Neuropsychiatrie translationnelle »
Titre de la recherche : Nouvelles méthodes pour le développement des Core Outcome Set : l’exemple de la dépression
Résumé : La dépression touche 6% de la population mondiale, un individu sur 5 au cours de sa vie et représente la troisième cause de handicap à travers le monde. Plus d’une centaine de traitements existent comme les antidépresseurs, les psychothérapies, ou la neurostimulation. L’efficacité de ces traitements est mesurée dans des essais cliniques par des « critères de jugement ». Cependant, l’hétérogénéité de ces critères et leur pertinence clinique discutable rendent difficile l’évaluation de l’efficacité relative des traitements, si bien que nous ne connaissons pas à ce jour les séquences optimales de traitement.
L’utilisation d’un Core Outcome Set (COS), c’est-à-dire un ensemble de critères de jugement devant être mesurés au minimum dans tous les essais, permet de comparer leurs résultats. Impliquer les acteurs essentiels des essais cliniques (patients, cliniciens, trialists, autorités régulatrices, etc.) dans le développement des COS favorise la sélection de critères pertinents pour ceux qui reçoivent et délivrent les traitements. (Lire la suite)
• Prix Recherche Neurosciences 2022 :
Lauréate : Lucie BERKOVITCH
Service clinique : Service Hospitalo-Universitaire, GHU Paris Psychiatrie et Neuroscience
Titre de la recherche : Altérations de la conscience dans la schizophrénie
Résumé : De nombreuses études d’imagerie cérébrale ont montré que la perception consciente, qui est la capacité à former une image mentale accessible et à la maintenir dans le temps, reposait sur l’activation d’un réseau spécifique du cerveau, permettant à différentes aires cérébrales de se synchroniser et de traiter simultanément une même information (Dehaeneet al., 1998). Ainsi, la connectivité cérébrale semble être un élément déterminant de la prise de conscience.
Les patients présentant une schizophrénie et, dans une moindre mesure, les patients ayant un trouble bipolaire ont des anomalies de la connectivité cérébrale. De plus, il a été montré que les patients ayant une schizophrénie ont un défaut d’accès conscient (Berkovitch et al., 2017). Par exemple, une image doit leur être présentée plus longuement pour qu’ils parviennent à la percevoir et qu’elle ne demeure pas subliminale (Del Cul et al., 2009). (Lire la suite)