Faire face à un adolescent souffrant de dépression et présentant un risque suicidaire est une situation de crise psychopathologique (Seguin et al ; 2006) particulièrement difficile. Les niveaux d’angoisse, la contagion de la tristesse et de la colère, la peur du passage à l’acte et de la mort piègent la famille, les intervenants, et l’ensemble du système thérapeutique dans un vécu d’urgence aux scénarios dramatiques.
– Pour l’adolescent, le vécu est celui d’une détresse figée puis débordante, morose, sans espoir, d’un sentiment de solitude et d’isolement où règne la honte (voir l’article de P.-A. Raoult, p.72), d’un besoin déçu d’être aimé, d’une quête d’appartenir qui n’est pas reconnue, d’une irritabilité voire d’une colère à l’égard de l’incompréhension du monde adulte et des parents. Pour le jeune, la mort est associée à la paix et au silence face à la douleur psychologique (Shneidman, 1996).
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