Maîtriser une relation psychothérapeutique avec un sujet borderline implique d’intégrer le vécu d’inauthenticité qu’il induit. Ce vécu est le fréquent support de processus contre-transférentiels, de défiance, de rejet itératifs parfois, en raison des difficultés du soignant à éprouver une empathie minimale vis-à-vis de patients très fragilisés dans leur estime de soi. Ce ressenti négatif admet un sens clinique quasiment pathognomonique qui renvoie à la psychopathologie (1). Les troubles borderline sont aussi une pathologie de la relation car la défiance altère le nécessaire accès neutre et bienveillant à la souffrance intime du sujet. Si le thérapeute, après avoir été touché par la souffrance verbalisée, ne voit plus que la déviance relationnelle de son patient comme une manipulation consciente, il ne pourra pas le considérer comme un partenaire fiable de la thérapie. Dans ce cas, l’épreuve de force, donc la rupture thérapeutique, sera inévitable mais pour le patient, elle ne constituera qu’une rupture de plus, le confortant dans son destin fondamentalement abandonnique.
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