Améliorer les pratiques en psychiatrie via les nouveaux indicateurs qualité de la HAS

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A l’issue de la campagne qualité effectuée en psychiatrie en hospitalisation temps plein et en ambulatoire, la Haute Autorité de santé (HAS) pointe des améliorations à apporter à partir de nouveaux indicateurs comme la vigilance somatique, l’évaluation de la douleur en psychiatrie, les évaluations cardio-vasculaire et gastro intestinale, l’évaluation et la prise en charge des addictions et la qualité de la lettre de liaison à la sortie

En 2019, la HAS a validé de nouveaux indicateurs de la qualité de la sécurité des soins (IQSS) en psychiatrie et santé mentale, à partir du dossier patient. En 2021, ils ont été recueillis de façon volontaire, pour la première fois. Environ 35% des établissement y ont répondu, ce qui signifie que les résultats expriment « une tendance » et non des résultats nationaux. Deux rapports disponibles sous forme de diaporama présentent les résultats et proposent des pistes d’amélioration.

Concernant l’hospitalisation à temps plein, ces nouveaux indicateurs portent sur l’évaluation et la prise en charge de la douleur, les évaluations cardio-vasculaire et gastro-intestinale, l’évaluation et la prise en charge des addictions et la qualité de la lettre de liaison à la sortie. Concernant l’ambulatoire en CMP, ils s’intéressent à la vigilance cardio-vasculaire et métabolique, et au repérage et proposition d’arrêt des addictions.

  • Concernant l’évaluation de la douleur en hospitalisation complète : « Les résultats sont faibles et une variabilité inter-établissement importante est observée« , relève la HAS. La moitié des patients (54%) a bénéficié d’une évaluation comme attendue. Près de sept patients sur dix ont eu au moins une évaluation avec une échelle. Près de trois patients sur dix ont présenté une douleur somatique au minimum d’intensité modérée. Parmi ceux présentant au minimum une douleur modérée, près de sept sur dix ont été pris en charge. 67% d’entre eux ont été réévalués. La HAS insiste au final sur le fait que « toute prise en charge hospitalière doit évaluer et prendre en charge la douleur des patients et améliorer leur confort de vie en hospitalisation« .
  • Concernant la vigilance somatique en hospitalisation temps plein, les résultats sont faibles et une variabilité inter- établissement importante est observée. Seule la moitié des éléments nécessaires à l’évaluation cardio-vasculaire et métabolique sont présents dans les dossiers (par exemple 20 des dossiers contiennent les paramètres anthropométriques). Dans la moitié des dossiers, est retrouvée une conclusion médicale d’un ECG. Pour la moitié des dossiers, sont retrouvés les résultats des bilans glycémiques et lipidiques. La HAS rappelle que « Ces éléments nécessaires à une évaluation cardio-vasculaire et métabolique sont indispensables pour améliorer la prévention des maladies cardio vasculaires, afin de réduire la morbi-mortalité de cette population »
  • Aides insuffisantes à l’arrêt des addictions, « un peu moins de la moitié des éléments nécessaires à l’évaluation et la prise en charge des addictions sont présents dans les dossiers« . Pour près de six patients sur dix, le repérage de l’addiction au tabac et celui pour l’alcool sont réalisés. Pour le cannabis, moins de cinq patients sur dix sont interrogés. Dans le cas des personnes présentant une conduite addictive, la proposition d’aide à l’arrêt est retrouvée pour seulement trois patients sur dix pour le tabac, cinq sur dix pour le cannabis, mais sept sur dix pour l’alcool. En CMP, le repérage est encore plus faible.

Pour chacun des indicateurs, le rapport précise le contexte et les objectifs, les pourcentages d’atteinte, les améliorations à atteindre.

Pratiques en psychiatrie – Périmètre « temps plein » Rapport des résultats des mesures volontaires de la qualité proposées en 2021

• Pratiques en psychiatrie – Périmètre « ambulatoire » en CMP Rapport des résultats des mesures volontaires de
la qualité proposées en 2021