« Acquérir une autorité de pratiquer, à partir des savoirs infirmiers, et non seulement la responsabilité de pratiquer »

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En amont du 8e Congrès mondial du SIDIIEF qui se tiendra en octobre prochain à Ottawa, au Canada, le Conseil consultatif sur la formation infirmière a souhaité animer une discussion autour du thème même de l’événement : « Créer de la santé : la force du savoir infirmier ». Des personnalités phares de l’enseignement et de la recherche à travers le monde livrent ainsi leur vision de la contribution des savoirs infirmiers à l’amélioration de la santé des populations et au développement de politiques de santé tournées vers l’avenir.

Ces experts infirmiers répondent aux questions suivantes : en quoi la formation universitaire est-elle indispensable au développement des compétences et à la production des savoirs scientifiques qui guident la pratique infirmière ? Comment propulser la recherche et l’arrimer aux diverses sphères de pratique ? Quels sont les enjeux propres à chaque pays ? Sylvie Dubois, infirmière, Ph.D, Doyenne de la Faculté des Sciences infirmières, Université de Montréal, (Québec) nous délivre son point de vue au travers de ces quelques extraits que nous avons choisi de relayer. L’intégralité de son entretien est à lire sur le site du SIDIIEF.

« La formation universitaire est plus que jamais essentielle au développement des compétences infirmières, dont les contours sont redéfinis périodiquement pour répondre aux exigences de la profession d’aujourd’hui en contexte d’imprévisibilité et de crises sanitaires et de demain. Les infirmières et les infirmiers sont les seuls professionnels, avec les médecins, qui exercent un large éventail d’activités de soins et d’évaluation de la santé physique et mentale ; des activités qui engagent une pratique professionnelle basée sur les sciences de la santé, les sciences sociales et humaines, et qui requièrent un savoir-agir relationnel et politique, une capacité praxique et un engagement moral. Ces activités exigeantes imposent une formation universitaire pour développer un esprit scientifique, une pensée complexe et un regard infirmier, ainsi que pour interagir avec d’autres professionnels qui sont formés à l’université et avec la population. Cette formation est également requise pour participer au développement des connaissances scientifiques et disciplinaires pour et à partir de la pratique professionnelle. (…) Les savoirs infirmiers développés doivent avoir une résonance pour les infirmières cliniciennes, gestionnaires ou formatrices, afin qu’elles puissent transformer les pratiques, les programmes ou les organisations. (…) Parmi les principes sur lesquels construire des collaborations internationales de formation universitaire et de recherche en sciences infirmières se trouvent l’ouverture à la richesse des perspectives et contextes différents, de même que la complémentarité des expertises afin de renforcer les occasions d’apprentissage mutuel. Des ententes inter-universitaires, ainsi que du soutien par les programmes universitaires respectifs de mobilité internationale, sont essentiels à la concrétisation de ces collaborations de formation et de recherche en sciences infirmières. Il apparait important de renforcer la fluidité des échanges d’étudiants de tous les cycles et de professeurs invités entre pays. Pour ce faire, des initiatives, sous forme d’expériences internationales pour tous les étudiants (et tous les professeurs), sont à créer et à intégrer au parcours de formation universitaire ».

« Le défi est de créer des environnements d’apprentissage qui, tout en promouvant la vigilance et l’excellence des soins, amènent les étudiantes et les étudiants en sciences infirmières à apprendre qu’ils(elles) ont l’autorité de pratiquer, à partir des savoirs, et non seulement la responsabilité de pratiquer. »

Crédit photo : SIDIIEF