209 femmes en France se seraient donné la mort en 2017 à cause des violences psychologiques répétées de leur conjoint et 1 136 femmes dans les 27 États membres de l’Union européenne, selon un rapport remis à la Commission européenne en novembre. Il émane du Projet européen pour les suicides forcés, conduit par Psytel (coopérative d’experts indépendants dans le domaine des violences sexistes) avec différents partenaires associatifs.
Ces chiffres résultent d’une synthèse des études qui font un lien entre suicide ou tentative de suicide et violences au sein du couple. L’équipe de travail a ainsi évalué le pourcentage de tentatives de suicide attribuable aux violences au sein du couple à « 11 % ». « Ce n’est pas scientifiquement assuré, mais cela donne ordre de grandeur raisonné », précisent les auteurs.
Le projet de Psytel vise à faire reconnaître la notion de suicide forcé d’abord en France et en Belgique, puis au niveau UE et à œuvrer à la formation des professionnels concernés et à la prévention. Le suicide forcé désigne « l’acte ultime d’une victime de violences psychologiques graves et répétées au sein du couple qui ne trouve plus que ce moyen pour sortir de son enfer ».
Notons qu’en France, le harcèlement moral d’un conjoint ou ancien conjoint qui conduit la victime au suicide ou à une tentative de suicide est pénalement répréhensible. L’auteur des faits encourt 10 ans de prison et 150 000 euros d’amende depuis la loi n° 2020-936 du 30 juillet 2020 visant à protéger les victimes de violences conjugales votée le 30 juillet 2020.
• Estimation du nombre de suicides forcés en Europe, Psytel, novembre 2021, en pdf.