L’observatoire prospectif des métiers et qualifications de l’Opco santé dresse une liste des nouveaux métiers à déployer à l’horizon 2040 et propose des recommandations pour de nouveaux formats de formation.
Cette étude vise à identifier les transformations majeures du secteur de la santé à l’horizon 2040, à décrire les métiers nécessaires à l’accompagnement de ces transformations et à identifier les modalités de formation.
Les facteurs scénarisant le secteur de la santé à l’horizon 2040

Recommandations
- Les métiers doivent être envisagés dans une logique d’élargissement des compétences et activités, dans le but de remédier à l’actuelle fragmentation, qui, si elle a ses vertus et intérêts, peut empêcher dans les années à venir d’asseoir des trajectoires professionnelles porteuses de l’attractivité du secteur de la santé.
- Chaque métier doit être, avec des contenus variables selon les niveaux de responsabilité associés, sur un socle commun de principes nécessaires pour répondre aux enjeux du secteur : approche globale et holiste du patient et usager, renforcement de la santé publique et de la promotion de la santé, expérience patient et accompagnement au consentement éclairé, capacité d’ouverture sur d’autres expertises (y compris venant d’autres secteurs d’activité), autonomie des équipes et flexibilité (agilité) des modèles organisationnels dans lesquels elles opèrent.
- En particulier, différentes manières d’exercer ces métiers et blocs de compétences ont été scénarisés, autour de deux axes : a) un axe « Dans le métier – dans le parcours » ; b) un axe « Orienté procédures – orienté processus engageant ».
Quels que soient les métiers proposés, ceux-ci alimentent, à des degrés variables, l’évolution du secteur de la santé vers l’e-santé ; et le poids de la technologie digitale sera de plus en plus important. La tentation peut être de privilégier les procédures et un coeur de métier au détriment d’un exercice des métiers privilégiant la logique de parcours et coordination, en partenariat avec (ou en tenant compte de) une variété de parties prenantes et en dialogue individualisé avec les patients et bénéficiaires . Pourtant, les faits prospectifs que nous avons identifiés recommandent d’orienter la manière d’exercer un métier (plus ou moins, selon chacun) dans une logique de parcours et processus engageant. - Ainsi, et considérant que si, pour nombre de métiers, des compétences à se saisir d’outils et d’objets numériques et digitaux seront requises, c’est dans le même temps un renforcement des compétences relationnelles, de proximité, et d’un dialogue éthique, qui est expressément souhaitable.
- Une attention essentielle doit être portée au développement des compétences réflexives des professionnels pour promouvoir un comportement appelé « savoir-faire » et éviter le piège de comportements de type « devoir faire » (découlant du poids croissant des normes et protocoles et du recours massif à des objets, outils et systèmes s’écartant d’une logique d’aide à la décision, pour « forcer » ou automatiser la décision).
Quatre ensemble de recommandations en découlent :
- Nécessaires évolutions des modalités pédagogiques de formation (Vers des formations expérientielles et collaboratives, les technologies de la formation au service du présentiel)
- Organiser des parcours de formation « tout au long de la vie »
- Favoriser une architecture des formations plus souple (Promouvoir les « open badges », Promouvoir des « formations ouvertes »)
- Accompagnement managérial et stratégique aux transformations des métiers
Les rapports de l’observatoire [PDF] – Prospective des métiers de la santé à l’horizon 2040