Le collège national des universitaires de psychiatrie (CNUP) attire l’attention sur la qualité des soins en psychiatrie et la recherche. Communiqué.
Les Assises de la Santé Mentale et de la Psychiatrie ont été l‘occasion pour le président de la République
de souligner auprès de l’ensemble de nos concitoyens la place qui doit revenir à la psychiatrie dans
notre système de soins. De nombreuses annonces faites à cette occasion sont jugées positives par le
Conseil National des Universitaires en Psychiatrie : 800 postes dans les Centres médico
psychologiques dont la place est réaffirmée (rappelons qu’il existe 2 000 CMP sur le territoire national),
un remboursement partiel des consultations psychologiques, et tout particulièrement la durée des
études spécialisées des futurs psychiatres et pédopsychiatres portée à cinq ans pour une formation de
meilleure qualité, la création des options de psychiatrie légale et de périnatalité, ainsi que le
renforcement des moyens pour la recherche et la création de postes universitaires supplémentaires.
Cependant,on ne rattrape pas en un jour des décennies de retard. La forte dégradation de l’accès aux
soins et des conditions de prise en charge des patients et les difficultés multiples de fonctionnement
constatées dans les services et établissements spécialisés en psychiatrie nous obligent à dire que cet
effort ne sera pas suffisant. Rappelons également qu’en France, nous comptons 1 enseignant de
psychiatrie pour 25 internes, ratio de loin le plus faible de toutes les spécialités, en dehors de la
médecine générale. Soulignons aussi que le niveau de financement de la recherche en psychiatrie et
santé mentale est en pourcentage du PIB, l’un des plus faibles des pays développés. Nous tenons à
attirer l’attention sur l’importance de la recherche clinique et translationnelle, dans tous les domaines,
qui permet d’ancrer le travail réalisé au sein des territoires, au plus proche de nos concitoyens, pour
leur apporter le meilleur soin.
Le Collège Universitaire de Psychiatrie souhaite mettre en avant deux sujets majeurs
- La recherche clinique collaborative entre les services hospitalo-universitaires et les
établissements de santé autorisés en psychiatrie est essentielle pour accéder aux populations
cliniques, mieux identifier les besoins territoriaux, mieux définir les actions de prévention et
améliorer l’organisation et la qualité des soins. Nous regrettons que cela n’ait pas été
encouragé, malgré des travaux port és depuis cinq ans par le CNUP et la Conférence nationale
des présidents de CME de CHS, avec le soutien de la Direction Générale de la Santé. - La qualité et pertinence des soins sont cruciales pour construire l’avenir de notre discipline.
Elles sont également au coeur des préoccupations de nos concitoyens usagers de la psychiatrie.
Ce sont des facteurs majeurs d’attractivité pour la profession et l’un des leviers pour rattraper
notre retard en terme de prévention. Pour cela, nous souhaitons que le Conseil National pour
la Qualité des Soins en Psychiatrie ( à l’instar de ce qui se fait dans de nombreux pays),
soit renforcé et devienne, en lien avec la HAS, la structure chargée d’accompagner la mise en
place de pratiques évaluées comme pertinentes, actions devant reposer en grande partie sur
des travaux de recherche et pour lesquels le CNUP entend jouer tout son rôle. Il est temps que
la France dispose d’une telle structure.
Les assises ont suscité un élan qui ne doit pas retomber. Les universitaires de psychiatrie, conscients de
la gravité de la situation actuelle pour leur discipline, souhaitent réaffirmer leur engagement et leur
volonté de participer pleinement aux efforts nécessaires pour que la psychiatrie à tous les âges de la vie
puisse assurer pleinement ses missions.