Dans ce rapport, Médecins Sans Frontières (MSF) et le Comede (Comité pour la santé des exilé·e·s) alertent sur les conséquences de l’exil et de la politique de non-accueil de la France sur la santé mentale d’un nombre important de mineurs non accompagnés (MNA) qui ne sont pas pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance. En plus de majorer les pathologies psychiques préexistantes, les conditions de vie précaires de ces jeunes favorisent l’apparition de nouveaux troubles.
Plus de trois ans de pratique clinique (2017/2020) auprès des MNA dans un centre d’accueil de jour à Pantin en Ile-de-France (395 patients et 6412 interventions de psychologues) ont été analysés. Parmi les jeunes suivis entre 2017 et 2020, 50% sont atteints de troubles réactionnels à la précarité, 12% de dépressions et 37% de syndromes psychotraumatiques du fait des parcours de vie et d’exil marqués par la violence et les expériences traumatiques. De nombreuses vignettes cliniques illustrent des difficultés multiples et qui se renforcent. MSF et le Comede plaident en faveur du renforcement des capacités d’accueil des MNA au sein du dispositif de droit commun.
La santé mentale des mineurs non accompagnés. Effets des ruptures, de la violence, de l’exclusion. Médecins du monde, Comede, novembre 2021, en téléchargement en pdf.
