Imaginé par un groupe d’entraide mutuelle, ce jeu propose de faire prendre conscience des difficultés du quotidien avec un trouble psychique.
Le groupe d’entraide mutuelle Oxygem (Villefontaine, Isère) développe actuellement, avec le soutien de la Fondation des usagers et de l’Agence régionale de santé, un jeu baptisé « Trois p’tits tours et puis s’envole ». Il s’agit pour les participants de construire le parcours de soin et de vie d’une personne, avec un profil de base (histoire, problématique, objectifs à remplir) afin de l’aider à atteindre un maximum de bien-être (mesuré par des points). Concrètement, les joueurs piochent à tour de rôle des cartes d’activités du quotidien (rendez-vous chez le médecin, recherche de logement avec une assistante sociale… ). Ils ont ensuite 1 minute 15 pour mimer la scène, en montrant l’objectif de cette activité dans leur problématique (par exemple, un joueur qui pioche la carte « Qi Gong » doit mimer une rencontre avec un professeur et mettre en avant les raisons qui l’amènent, comme « pratiquer un sport pour juguler ses angoisses »). Si les autres participants « valident » sa prestation, le joueur obtient des points. Chaque joueur dispose d’un livret pour noter sa progression personnelle.
Le projet est né fin 2019, lorsqu’Oxygem participe à un hackathon organisé à Lyon. Ce « marathon de programmation » de 48 heures, réunit chaque année des personnes de différents horizons : soignants, patients, entrepreneurs, designers… afin de proposer des solutions innovantes en santé. À cette occasion, l’association a obtenu le prix coup de cœur du jury pour son jeu.
« Nous souhaitons rendre ce jeu accessible à tous. Dans un premier temps, il pourra être utilisé au sein de structures hospitalières et médico-sociales, lors d’ateliers mis en place par les adhérents de l’association, afin de porter pleinement la parole des usagers et d’ouvrir un vrai dialogue entre soignants et patients, sur un pied d’égalité », précise l’association. Par la suite, Oxygem envisage d’organiser des ateliers pour le grand public, lors d’évènements comme la Semaine d’information sur la santé mentale (Sism). Des interventions pourront également avoir lieu en milieu scolaire, pour œuvrer au plus tôt sur les préjugés mais aussi dans une perspective de prévention, afin de repérer des situations problématiques et d’éviter des retards de prise en charge.
Oxygem travaille aujourd’hui avec l’éditeur de jeux lyonnais Opla pour concrétiser le projet et produire un jeu attractif pour le plus grand nombre.
• Contact : oxy.gem38@gmail.com