17% des Français souffrent d’obésité

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La Ligue contre l’obésité présente les résultats de son enquête épidémiologique nationale, menée avec Odoxa, auprès de 11 827 personnes entre le 24 septembre et 5 octobre 2020. Elle fait suite à six précédentes enquêtes conduites entre 1997 et 2012. Les chiffres font apparaître une prévalence de l’obésité s’élevant à 17% (+2% depuis 2012), et de l’obésité massive à 2%. Elle apporte également un éclairage sur les particularités de l’obésité chez les enfants. Un communiqué (ci-dessous) analyse les grandes tendances.

Une tendance inédite se dessine, alors que la prévalence des personnes en surpoids recule (30,3%, – 2 points), celle des personnes en situation d’obésité continue d’augmenter, elle a gagné 2 points en 8 ans et a doublé depuis 1997. Les résultats de celle-ci révèlent que désormais 17% de la population française souffrent d’obésité, soit près de 8 567 128 d’individus et 2,0% sont en situation d’obésité massive soit plus d’un million de personnes. Un chiffre en forte hausse, par rapport à l’étude ObÉpi-Roche de 2012 (15% de la population soit 6 922 215 individus). Si les femmes sont toujours plus touchées que les hommes c’est auprès de ces derniers que les progressions sont les plus fortes notamment sur l’obésité massive : elle a été multipliée par 3 en 8 ans (passant de 0,6% à 1,8%).

Une fracture territoriale

L’obésité est un fléau qui frappe durement les Français, mais celle-ci touche de façon particulièrement inégale nos concitoyens selon leur région. L’île-de-France (14,2%), mais aussi les régions du Sud et de l’Ouest du pays sont relativement épargnées alors que les régions du Nord et de l’Est sont nettement plus touchées (22,1% dans les Hauts-de-France). La Normandie (19,8%) la région Grand-Est (20,2%) et les Haut-de-France (22,1%) sont parmi les plus touchées par l’obésité et, en même temps, parmi les plus pauvres de France. Ainsi, une coupure assez nette apparaît entre le nord et le sud du pays, et, plus particulièrement, entre la diagonale Ouest-Sud et Nord-Est.On distingue alors deux groupes de régions très diversement touchées par l’obésité.

L’obésité, une maladie qui ignore l’âge, l’égalité et la justice sociale

Notre enquête indique que la part de personnes en situation d’obésité, dont l’IMC est supérieur ou égal à 30, croît progressivement avec l’âge. Elle est de 9,2% chez les 18-24 ans, de 13,8% chez les 25- 34 ans, de 16,7% chez les 35-44 ans, de 18,4% chez les 45-54 ans, de 19,9% chez les 55-64 ans et de 19,2% chez les 65 ans et plus, cette dernière catégorie d’âge présentant pour la première fois un taux de personnes en situation d’obésité inférieur à celui observé chez les 55-64 ans.

Il faut en revanche souligner que sur les dernières années, c’est auprès des Français les plus jeunes que la part de personnes en situation d’obésité a le plus progressé depuis 2012. En effet, la part de personnes en situation d’obésité a augmenté de 3,6 points chez les 18-24 ans en 8 ans. Elle est deux fois plus élevée chez les plus de 55 ans que chez les jeunes (9% vs 19,5% chez les plus de 55 ans). Elle est aussi corrélée au milieu social : l’obésité est deux fois plus élevée chez les catégories populaires (employés et ouvriers) que chez les cadres (18,0% vs 9,9%).

Les chiffres de l’obésité pédiatrique en France

Aujourd’hui, 34% des enfants de 2 à 7 ans et 21% des enfants/jeunes de 8 à 17 ans sont en situation de surpoids ou d’obésité. Des chiffres élevés qui posent question sur l’adéquation des seuils actuels pour mesurer la prévalence de l’obésité ou du surpoids, particulièrement chez les enfants les plus jeunes. Parmi les 8-17 ans en situation d’obésité, les jeunes garçons sont presque deux fois plus nombreux (62%) que les jeunes filles (38%). On observe aussi dans cette population une surreprésentation nette des jeunes issus de catégories populaires et inactives (chômeurs, femmes/hommes au foyer) : 75% des 8-17 ans en surcharge pondérale sont issus de ces catégories, soit 9 points de plus que dans la population générale.

En savoir plus : site de la Ligue contre l’obésité, Tous les chiffres sont disponibles sur le site d’Odoxa.