L’Université du Québec à Montréal (UQAM) annonce qu’une nouvelle chaire a été attribuée au psychologue Frédérick Philippe pour étudier les effets des événements aversifs sur le bien-être mental.
On estime que les effets des événements dits aversifs de la vie – séparation, deuil, accident, catastrophe naturelle – sont responsables de près de 50 % de tous les problèmes de santé mentale dans le monde: anxiété, dépression, trouble de la personnalité, idées ou comportements suicidaires, etc. De plus, les coûts économiques et sociaux qui leur sont associés s’avèrent astronomiques. Aux États-Unis, par exemple, ces coûts dépassent annuellement les 200 milliards de dollars. On sait peu de choses, toutefois, sur la façon dont ces événements influencent la santé mentale, même des décennies après leur survenue, et les interventions pour enrayer leurs effets délétères demeurent peu efficaces.
Pour mieux comprendre comment ces événements affectent le bien-être mental, le professeur du Département de psychologie Frédérick Philippe, titulaire de la nouvelle Chaire de recherche stratégique sur la mémoire des événements aversifs et la santé mentale, vise à identifier les mécanismes psychologiques qui en sont responsables. Il s’appuiera sur des modèles théoriques récents, lesquels montrent que c’est la façon dont les événements sont encodés dans notre mémoire sous forme de souvenirs qui influence la santé mentale. Le chercheur développera également des méthodes d’intervention pour modifier ces souvenirs et en réduire les effets nocifs.
Il existe différents types d’événements aversifs. Certains, comme les catastrophes naturelles (inondations, tremblements de terre) ou la crise sanitaire que l’on vit depuis un an, ont un caractère collectif et touchent une population donnée. D’autres, tels que le deuil, la violence conjugale ou un abus sexuel, concernent plutôt des individus. Mais tous sont susceptibles d’engendrer des problèmes de santé mentale, dit Frédérick Philippe.