Quel est le rapport bénéfice/risque global (infectieux comme psychologique) du port du masque en unité mère-bébé ? Comment favoriser des interactions précoces avec ce geste barrière ? En s'appuyant sur les recommandations internationales en néonatologie et sur les spécificités de la psychiatrie, la pédopsychiatrie Aude Triffaux-Ghesquière et le psychopharmacologue Hervé Javelot, PH à l'établissement public de Brumath, avancent dans une prépublication plusieurs préconisations pour un port du masque « raisonné »
Pour les auteurs, « si le recours au port du masque face aux enfants n’a été que peu discuté dans la littérature médico-scientifique lors premier confinement (en France du 17 mars au 11 mai 2020), des données récentes sont apparues avec l’arrivée de la seconde vague de l’épidémie en Europe (octobre 2020) et viennent questionner le rapport bénéfice/risque global de cette mesure barrière en prenant en compte les arguments aussi bien infectieux que psychologiques. »
En s'appuyant sur les propositions internationales en néonatologie, et en déclinant les difficultés liées au interactions précoces en unité mère-bébé, les deux chercheurs font des suggestions sur « l’usage raisonné du port du masque, à l’image de celles proposées par Green et al (1) pour la néonatalogie ». Ces recommandations pourraient ainsi être préconisées, « d’autant plus si les mesures barrières devaient persister sur de longs mois au-delà de la seconde vague épidémique. »
Synthèse des recommandations
– À certains temps réaliser le jeu du « Coucou, me voilà ! » (peek-a-boo) afin de familiariser l’enfant au visage du soignant découvert/recouvert avec le masque
1– J. Green, L. Staff, P. Bromley, L. Jones, J. Petty. The implications of face masks for babies and families during the COVID-19 pandemic: a discussion paper; J Neonatal Nurs (2020), 10.1016/j.jnn.2020.10.005, published online ahead of print, 2020 Oct 29.