En 2020, pendant le premier confinement suite à la crise sanitaire provoquée par le Covid-19, des éducateurs d’une association des Bouches-du-Rhône qui travaille auprès des publics en difficulté (Groupe association départementale pour le développement d'action de prévention, Addap13), ont tenu une sorte de journal de bord. Chaque semaine, de mars à mai 2020, ces professionnels en place dans des quartiers populaires, des squats et des bidonvilles ou auprès de personnes à la rue ou errantes, ont raconté le quotidien de ces territoires et de leurs habitants, sous contrainte du confinement.
Décryptés et analysés par la sociologue Véronique le Goaziou, leurs écrits donnent à voir une réalité sociale brutale. Des publics, déjà en temps ordinaire aux prises avec mille difficultés, se sont trouvés en situation d’urgence sociale, que les éducateurs et des partenaires ont tenté au mieux de pallier. Dans ces quartiers, des gens ont eu faim et l’action conduite auprès d’eux a été une action humanitaire. Toutefois, l’aspect majeur relevé par les éducateurs est que l’urgence sociale, mise en lumière à l’occasion du confinement, est en réalité, et risque d’être pour un nombre croissant de ces publics, un élément récurrent de leur vie. Le document « L’éducateur face à l’urgence sociale » montre que, pour une part notable de nos concitoyens, la précarité est loin d’être un phénomène exceptionnel, mais constitue la substance même de leur quotidien.
L'éducateur face à l'urgence, Les équipes de prévention spécialisée et de maraude du Groupe addap13 durant le premier confinement (mars-mai 2020), Véronique le Goaziou, décembre 2020, en pdf
