Pour sa cinquième édition, le prix Puyoo, décerné par l’association Aresato (Association pour la recherche et la santé de tous), récompense cinq projets mettant en oeuvre des actions relatives à l’anorexie mentale.
Les TCA (troubles des conduites alimentaires) sont parmi les troubles psychiatriques pour lesquels il existe le moins d’études scientifiques sur les traitements, et leur niveau de preuve est souvent faible. C’est pour cette raison que le prix Puyoo souhaite appuyer la recherche en ce sens et récompenser les projets d’accompagnement des malades ainsi que de leur famille.
Jean-Jacques Puyoo, dont le prix porte le nom, est président du groupe Aiglon dont les principaux clients sont des acteurs majeurs de l’industrie pharmaceutique et cosmétologique.
Accompagnement des malades, de leur famille et des aidants
Les principaux critères retenus par les membres du jury pour attribuer les prix ont été la pertinence de l’accompagnement ou des services proposés ainsi que la complémentarité des différents projets.
Des projets originaux et complémentaires
Le premier prix, de 25 000 euros, est attribué au centre hospitalier d’Arras pour son projet « Vertexa ». Les patientes souffrant d’anorexie ont une image faussée de leur corps. Malgré des poids très bas, celles-ci se perçoivent toujours comme en surpoids, ce qui autoentretient la pathologie. Il s’agit d’utiliser des exercices de réalité virtuelle pour les aider à « resynchroniser » leur schéma corporel avec la réalité. Les patientes prises en charge pour anorexie ayant une moyenne d’âge jeune, l’utilisation d’outils issus du numérique est un excellent levier motivationnel pour qu’elles adhèrent au cursus de soins.
Le deuxième prix, de 10 000 euros, est attribué à l’unité de recherche en santé de l’Université de Caen, pour son projet d’activité physique adaptée. En effet, les anorexiques, qui ont une vision faussée de leur corps, ont tendance à faire beaucoup trop d’activité sportive et physique, pour maigrir encore plus… L’étude prévue a pour objectif de démontrer que la régulation de l’activité physique, grâce à un accompagnement adapté par visio-conférence, permet de réduire cette hyperactivité physique, ainsi que les perturbations du sommeil, fréquemment observées chez ces patientes.
Le troisième prix, de 7000 euros, est attribué à l’ANFREPEA (Association Niçoise pour la Formation et la Recherche En Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent), rattachée au CHU de Nice, pour son parcours de soins Nymphéas à destination des patientes atteintes d’anorexie mentale, en hôpital de jour et ambulatoire, et de leur famille, à partir de thérapies sensorielles et cognitives innovantes, en impliquant les proches dès le début des soins. Ce projet prévoit également la constitution d’une base de données et la formation au dépistage de l’anorexie mentale.
Le quatrième prix, de 5000 euros, est attribué au Centre hospitalier Gérard Marchant, à Toulouse, pour son projet de récréation culinaire. Dans la moitié des cas, les restrictions culinaires que s’infligent les patientes alternent avec des crises de boulimie. Le projet prévoit de retrouver convivialité et créativité avec l’accompagnement d’ un chef de cuisine, tout en améliorant l’estime de soi. Le souvenir de cette expérience sera conservé grâce à un travail photographique.
Le cinquième prix, de 3000 euros, est attribué à la Fondation Santé des Étudiants de France, pour leur projet d’hôpital de jour, qui permet une meilleure acceptation des soins. Le séjour est proposé pour une durée initiale de six semaines, renouvelable en fonction des résultats et des objectifs. Les soins proposés sont psychologiques, somatiques et nutritionnels et sont associés à une reprise scolaire. Les approches sont collectives ou individuelles.
Jean-Jacques Puyoo a félicité l’ensemble des lauréats pour la qualité et l’originalité de leurs projets. Cette cinquième édition confirme l’intérêt de ce prix pour mener à bien des projets utiles et efficaces.
La sixième édition sera lancée au printemps 2021.