Covid-19 : les infirmières épuisées de gérer le manque de matériel !

FacebookXBlueskyLinkedInEmail

Le Syndicat National des Professionnels Infirmiers a enre­gis­tré de nom­breu­ses remon­tées de manque de mas­ques FFP2 ou chi­rur­gi­caux, de patients non testés faute de moyens, etc. Pour avoir une idée plus pré­cise de la situa­tion réelle, le SNPI CFE-CGC a réa­lisé une grande enquête auprès des pro­fes­sion­nels infir­miers. Du 31 mars au 4 avril 2020, 32.047 infir­miè­res, cadres infir­miers ou infir­miè­res spé­cia­li­sées ont répondu.

Lors d’une pre­mière enquête début mars, 16.383 infir­miers avaient répondu. Cette fois c’est pres­que le double, signe de la montée des préoc­cu­pa­tions des pro­fes­sion­nels infir­miers, qui cons­ta­tent que les man­ques per­du­rent, avec pour consé­quen­ces une conta­mi­na­tion impor­tante des soi­gnants, qui devien­nent conta­mi­nants pour leurs patients fra­gi­les.

C’est le 24 jan­vier que l’on a iden­ti­fié les pre­miers patients en France. « Nous déplo­rons l’impré­pa­ra­tion gou­ver­ne­men­tale, entre la déci­sion irres­pon­sa­ble de ne plus sto­cker de mas­ques FFP2, et le fait d’atten­dre fin février pour se déci­der enfin à en com­man­der en urgence. Agnès Buzyn nous a fait perdre deux mois. De même les res­pi­ra­teurs n’ont été com­man­dés que le 21 mars, alors qu’ils sont indis­pen­sa­bles pour aug­men­ter le nombre de lits de réa­ni­ma­tion » dénonce Thierry Amouroux, porte-parole du SNPI. https://www.lese­chos.fr/indus­trie-ser­vi­ces/phar­ma­cie-sante/air-liquide-pro­duira-en-50-jours-autant-de-res­pi­ra­teurs-arti­fi­ciels-quen-trois-ans-promet-son-pdg-1190765

Aujourd’hui encore :
- 81% des infir­miè­res man­quent de mas­ques FFP2 (91% en psy­chia­trie et en libé­ral)
- la moitié man­quent de gel hydro-alcoo­li­que
- 59% des infir­miè­res man­quent de sur­blou­ses !

A tel point que par « Message d’Alerte Rapide Sanitaire » du 3 avril, la DGS recom­mande de laver et réu­ti­li­ser ces tenues à usage unique !

Au niveau des infir­miè­res qui exer­cent dans un établissement de soins :
-  Seulement 42% ont un masque chi­rur­gi­cal toutes les 4h (recom­man­da­tions de bonnes pra­ti­ques) 18% en psy­chia­trie
-  35% ont un seul masque par jour (au bout de quel­ques heures de suite, il est trop humide pour être effi­cace)
-  11% n’arri­vent pas à avoir un masque ! Particulièrement en psy­chia­trie (36%) et en EHPAD (13%)
-  Uniquement 12% en autant de mas­ques que néces­saire pour tra­vailler (pou­voir en chan­ger en cas de pro­jec­tions)

En libé­ral, seu­le­ment 64% ont reçu les « 18 mas­ques chi­rur­gi­caux par semaine », et un tiers les FFP2 !

«  Depuis le départ, les pro­fes­sion­nels infir­miers doi­vent gérer le manque, et pas seu­le­ment l’épidémie. Manque de mas­ques chi­rur­gi­caux. Manque de mas­ques FFP2. Manque de solu­tion hydro-alcoo­li­que (SHA). Manque de sur­blou­ses. Manque de pous­ses-serin­gues électriques. Manque de tests. Manque de médi­ca­ments de réa­ni­ma­tion et d’antal­gi­ques. C’est épuisant au quo­ti­dien  », dénonce Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat National des Professionnels Infirmiers SNPI CFE-CGC.