Participant depuis environ 6 mois aux réflexions engagées par le Gouvernement sur le Revenu universel d'activité (RUA), qui intégrerait l’Allocation adulte handicapé (AAH), quatre associations consacrées au handicap, dont l’Unafam, se retirent d'« une pseudo-concertation qui risque de dégrader les droits des personnes handicapées. » Extrait du communiqué de l'association.
Malgré les multiples appels de l’Unafam et de ses partenaires associatifs, malgré les 61% de Français ayant participé à la consultation citoyenne et qui se sont prononcés contre l’intégration de l’Allocation adulte handicapé (AAH) dans le Revenu universel d’activité (RUA), le gouvernement s’entête dans son projet de fusion.
L'Unafam, avec l’Apajh, l’APF France Handicap et l’Unapei, estiment que la disparition de l’AAH et son intégration dans ce futur RUA signerait un recul historique des droits des personnes handicapées (…)
Intégrer l’AAH dans le RUA, c’est non !
En décembre 2018, le président de la République a annoncé la création du RUA, destiné à regrouper diverses prestations sociales et à inciter les personnes modestes à trouver un emploi ou une activité. Dès le début des travaux la question posée était : l’AAH doit-elle intégrer le périmètre du RUA ou non ? Le sous-groupe handicap de la concertation était censé réfléchir pour apporter une réponse argumentée. L’Unafam a participé pendant 6 mois aux travaux de ce sous-groupe, avec les autres grandes associations du champ du handicap.
Au fil des réunions ils ont démontré qu’intégrer l’AAH dans le RUA signerait un recul des droits des personnes handicapées, nierait les spécificités des situations de handicap et la réalité vécue par nos proches. La raison d’être de l’AAH est la solidarité : elle a pour vocation de corriger les inégalités de destin, les pertes de chances des personnes en situation de handicap. Elle est une prestation liée à la gravité du handicap. Nous sommes attachés au principe de la solidarité nationale, et à l’attribution des droits sans contrepartie, sans condition d’insertion professionnelle par exemple.
Ces associations "ne peuvent accepter une logique comptable qui consisterait à maitriser les dépenses d’aide sociale, ni une logique d’un retour à l’emploi de tous, à tout prix !"
Selon l'Unafam : "Ambitionner un retour à l’activité de tous les bénéficiaires du RUA et donc de l’AAH, c’est négliger les spécificités des handicaps (dont le handicap d’origine psychique) et l’environnement du monde du travail. Nous demandons que soient mises en œuvre des politiques spécifiques d'accès et de maintien dans l'emploi pour les personnes handicapées. Le RUA ne répond pas à ces enjeux".
Avec leurs partenaires associatifs, ces associations demandent donc la création d'un groupe de travail pour améliorer les ressources des personnes handicapées.
L’Unafam a décidé d’agir pour préserver l’AAH et pour éviter que l’AAH disparaisse, intégrée dans le RUA, remplacée par un supplément handicap au socle RUA, calculé sur la base des ressources de la personne.
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