À l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale du 10 octobre, la Fondation Fondamental a présenté trois recherches en cours sur des projets d’e-santé en psychiatrie. Deux d’entre eux, E-compared et ImpleMent-All, s’intéressent à la thérapie comportementale et cognitive par internet (e-TCC) dans la dépression, le troisième concerne l’appli pour smartphone dédiée à la prévention du suicide, Emma®.
– Conduit dans 9 pays européens (dont la France), E-compared a cherché à évaluer si un traitement mixte de la dépression, combinant e-TCC et interventions en face-à-face, était au moins aussi efficace que la TCC proposée habituellement en face-à-face, ce que viennent attester des résultats préliminaires : à 3, 6 et 12 mois, on observe une réduction des symptômes dépressifs. Pour le Pr Pierre-Michel Llorca, chef de service psychiatrie au CHU Clermont-Ferrand et directeur des soins au sein de FondaMental, « ces résultats sont encourageants et montrent que la place des outils digitaux dans le traitement de la dépression devrait être plus importante et plus intégrée. Des analyses complémentaires sont maintenant nécessaires pour caractériser le profil des patients auprès desquels cette option est la plus adaptée. » C’est également l’objet du projet ImpleMent-All, qui vient de démarrer dans 8 pays européens, mais aussi au Kosovo, en Albanie et en Australie. Son ambition est de favoriser l’implémentation de la e-TCC en soins courants.
– Emma® est une application d’évaluation, d’intervention et de prévision du risque de suicide chez les patients à haut risque, actuellement testée pour une durée de 6 mois chez 100 patients souffrant principalement de dépression majeure. Les participants bénéficient d’une évaluation clinique à 1, 3 et 6 mois après l’inclusion. Par ailleurs, l’application leur propose de remplir des évaluations de façon quotidienne, hebdomadaire, mensuelle mais aussi spontanée et, selon les réponses, suggère des modules personnalisés d’intervention (gestion des émotions, contact d’un proche ou d’un numéro d’urgence…). Parmi les 71 patients déjà recrutés dans cette première étude, les données des 14 premiers patients ayant terminé l’étude ont été analysées de façon préliminaire. Ces 1ers résultats rendent compte de taux de complétude des évaluations très hétérogènes mais indiquent une bonne acceptabilité de l’application par les participants ainsi qu’un impact sur la gestion du risque de suicide (tous les participants ont utilisé au moins une fois les modules d’intervention).
- En savoir plus : www.fondation-fondamental.org