Suite au pacte de refondation des urgences présenté par Agnès Buzyn, la conférence des présidents de Commissions médicale d'établissements des établissements spécialisés en psychiatrie (CME-CHS) précise ses priorités dans un communiqué.
« La conférence des présidents de CME de CHS attire de nouveau l'attention des pouvoirs publics sur la nécessaire prise en charge coordonnée au sein des services d'urgences des situations particulièrement fréquentes associant troubles psychiatriques et pathologies somatiques. Tout comme la problématique relative aux personnes âgées récemment identifiée par la Ministre de la Santé comme légitimant à juste titre une approche particulière, la fréquence des comorbidités psy-soma est connue et avérée et son impact sur l’espérance de vie des patients particulièrement dommageable.
La conférence avait déjà signalé, dans son communiqué du 12 juin 2019, le fait que la saturation des équipes d’urgences, équipes auxquelles participent quotidiennement les infirmiers et psychiatres des établissements publics de santé mentale constituait le symptôme d’une problématique organisationnelle de l’ensemble du dispositif de prévention et de soins.
C’est pourquoi la conférence nationale considère que prévenir et traiter ensemble les situations d’urgences oblige à intervenir :
En amont :
– En systématisant dans le cadre de l’élaboration des projets territoriaux de santé mentale une nécessaire réflexion et mise en œuvre d’une organisation co-construite, coordonnée et lisible de la réponse aux urgences, en y associant notamment les communautés professionnelles territoriales de santé en cours d’installation.
– En veillant à disposer sur les territoires de proximité de plages d’accueil de situations non programmées en particulier au niveau des centres médico-psychologiques qui nécessitent d’être soutenus. A ce titre, il serait nécessaire d’intégrer dans les attributions des infirmiers de pratiques avancées ce champ d’interventions.
– En favorisant la mobilité des équipes de secteur pour répondre au mieux et de manière anticipée aux demandes des patients et de leurs proches, dans une approche préventive et concertée avec eux au domicile le cas échéant.
– En dotant les équipes de SMUR de compétences infirmières en psychiatrie tout en assurant la participation des équipes de psychiatrie à la régulation SAMU–Centre 15, tel que la Conférence et le SAMU Urgences de France l’avaient proposé dans la charte qu’ils avaient co-signée le 11 juin 2015.
En aval :
– En mettant en œuvre les préconisations de la charte co-signée avec le Collège de la Médecine Générale le 20 mars 2014.
– En assurant une répartition homogène de structures de type centre d’accueil permanent et centre de crise encore inégalement répartis en France.
La conférence souhaite aussi que l’évolution envisagée pour mieux valoriser le travail des équipes aux urgences bénéficie également aux professionnels de psychiatrie y intervenant.
Enfin le caractère majeur du sujet et l’importance de ses conséquences auprès des patients et de leurs proches mais aussi en termes de santé publique doit sans attendre faire l’objet d’un groupe de travail dans le cadre du comité de pilotage de la psychiatrie. »
- Communiqué CME-CHS du 23 septembre 2019.