Dans un livre blanc publié le 1er juillet, le Lab e-santé, think tank spécialisé dans les sujets de santé numérique, a dressé un état des lieux et formulé cinq recommandations pour accompagner les acteurs de santé dans l’élaboration d’un agent conversationnel ou "chatbot".
Le ChatBot est un “agent conversationnel, c'est-à-dire un programme capable de converser avec un internaute. Initialement créé par le Le MIT (Massachusset Institute of Technology) dans un cadre “médical”, ELIZA (1966) fut le premier “ thérapeute virtuelle”. Ce programme scientifique, simulant une conversation simple entre un psychothérapeute et son patient, se basait sur l’identification de certains mots-clés pour les réintégrer dans des réponses préconçues. En partique, il s’agit d’un robot (terme contracté en « bot ») capable de simuler une conversation (un « chat » en anglais), plus ou moins simple, avec un être humain. Le chatbot interprète un message émis par l’utilisateur et lui répond, généralement par une action pré-déterminée ou acquise. Le chatbot est un nouveau canal de communication digitale, au même titre que les sites internet et les applications mobiles en leur temps
Où en est-on 53 ans plus tard et qu’est-ce qui justifie cet intérêt grandissant pour le chatbot ? A-t-il vraiment sa place dans le domaine de la santé ?
L’une des fonctions premières du chatbot est de répondre aux questions les plus fréquentes sur un sujet donné, c’est pourquoi il suscite un fort intérêt dans le milieu médical. Il peut prendre en charge les interrogations des patients qui aspirent de plus en plus à devenir acteurs et responsables de leur santé.
Les chatbots peuvent aussi servir à questionner l’usager de santé et collecter des informations pour faciliter son admission à l’hôpital ou pour réaliser des bilans de santé basiques et ainsi alléger le travail des médecins, généralistes ou non.
En amont, ils sont même utilisés dans le cadre d’études cliniques pour gagner du temps sur le recrutement des patients et sur la compréhension de la partie législative du consentement.
Reste que l’avènement de cet outil dans le champ de la santé n’est pas sans susciter des craintes : "concurrence" faite au médecin, nouvelles fractures numériques, mauvais usage voire piratage des données de santé. A cette défiance s’ajoutent les nombreuses questions d’ordre éthique auxquelles il est essentiel de consacrer son attention. Car, comme l’affirme Serge Tisseron, « l’éthique ne doit pas suivre la technologie mais la précéder ! »
Le futur de la santé sera-t-il conversationnel ? Etat des lieux des pratiques et recommandatipns pour concevoir un chatbot en santé, le lab e-santé, juillet 2019.