Le Centre hospitalier spécialisé (CHS) Henri-Laborit de Poitiers développe depuis plus de dix ans des activités de médiation animale, où animaux domestiques et familiers spécifiquement éduqués viennent renforcer et compléter l’action entreprise par les soignants. Ces programmes sont mis en œuvre au sein du Pôle universitaire de l’enfance et de l’adolescence auprès de jeunes patients atteints de pathologies autistiques, psychotiques ou de troubles complexes du langage.
Les séances, structurantes, ont fait l’objet d’une élaboration rigoureuse : hygiène, formation spécifique des soignants, autorisations des différentes instances, entraînement et bien-être des animaux… Elles se déroulent hebdomadairement, soit en ferme pédagogique, soit avec les chevaux ou encore avec les chiens et répondent à des objectifs déterminés pour chaque patient.
Ainsi, par exemple, l’infirmier psychiatrique mène une activité avec un ou des chiens pour aider un patient à évacuer une énergie (qui pourrait se transformer en agressivité). Par son effet modérateur le chien aidera la personne à se détendre par le contact, le jeu. Il permettra d’enrayer le processus d’isolement et de repli sur soi. Ou encore, la psychologue proposera des activités avec le cheval ou les animaux de ferme pour valoriser la personne et pour travailler sur le développement de meilleures habiletés relationnelles et la capacité à se mobiliser.
Enfin, effet induit et collatéral, les animaux apportent également beaucoup d’apaisement et de ressourcement pour les professionnels travaillant dans l’hôpital.
La médiation animale est un équilibre subtil et perpétuel entre le bien-être de l’un (l’humain) et de l’autre (l’animal). Le succès d’une initiative est dans ce maillage fin des compétences.
Le Professeur Ludovic Gicquel, en charge de la supervision estime « (qu’) avoir la liberté de sortir de l’univers conventionnel du soin grâce à la médiation animale, c’est enthousiasmant».
Ce projet a reçu le Prix Coup de coeur Fondation Adrienne et Pierre Sommer dans le cadre des Lauriers 2018 de la Fondation de France.
Photo © Fondation A et P Sommer – Gérard Truffandier