Le manque

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Le Manque est un projet littéraire musical et cinématographique qui a été programmé dans de nombreux festivals dédiés à la santé mentale : MédiaPsy à Paris, Images mentales à Bruxelles, Journées Cinéma et Psychiatrie de Lyon, festival Psy de Lorquin. 

A partir de  2010, le premier clip Mourir à Chartres aborde avec humour la question du suicide, puis Œdipe casserole peint la maison de névrose familiale. Les amis du Solian propose une improbable apologie de la prise de neuroleptiques, Niezsche m’a tout piqué proteste contre un plagiat éhonté, et Je veux un enfant médiocre dézingue toutes les éducations.

A partir de septembre 2017, et après 35 clips injectés dans les réseaux, Christophe Esnault, Lionel Fondeville et Aurélia Bécuwe réalisent 70 haïklips qui explorent les relations contrariées du corps à l'espace physique ou social, les interactions avec les autres, les références aux œuvres aimées.

Les haïklips expérimentent, défrichent, dérivent : Soif de néant, Ma masculinité, Le ventre de ma mère, Tu vas m’écouter… On retrouve sur la chaîne YouTube du Manque les films classés par thèmes : La folie, les addictions….

30 films évoquant la santé mentale

Tous les films du Manque : https://www.youtube.com/user/LEMANQUE/videos

Contact : lemanque@outlook.fr

 * Un haïklip : des images filmées par Aurélia Bécuwe, qui met en scène et capte le corps de Christophe. Lionel reçoit les images et leur donne sens, rythme, voix, texte, musique.

Histoire du projet

Christophe et Lionel se croisent une première fois au début des années 2000 dans une soirée poésie organisée au premier étage d’un restaurant chartrain et lugubre. Lionel fait pleurer sa guitare (de rage), Christophe lit Brautigan à voix basse, et quelques épouvantails fatigués narrent les aventures des petits canards du Parc des Bords de l’Eure.

La ville est minuscule, et c’est au cinéma Les Enfants du Paradis que Lionel et Christophe sont poussés dans les bras l’un de l’autre par Maïa, voyante de profession.

Ce sont tout d’abord des textes de Christophe qui, lus et corrigés par Lionel deviennent des remix, et puis assez vite des textes à quatre mains qui sont publiés dans des revues littéraires en France et au Québec. Lionel est aussi musicien et chanteur. Un matin, Christophe lui envoie un texte. Quelques heures plus tard Ça ne l’intéresse pas est la première chanson de ce qui va devenir Le Manque. Christophe, avec l’aide de quelques amis, réalise bientôt le premier clip du Manque sur cette chanson.

A la terrasse d’un bar, au printemps 2007, Le Manque s‘impose comme nom du projet. Le Désir n’était plus une option depuis la fin des années quatre-vingts… Christophe est en pleine période Sarah Kane et relit pour la 140e fois 4.48 Psychose. La dramaturge anglaise a écrit Manque.  Léo Ferré a lui aussi Le Manque à son répertoire.

En 2010, Lionel filme Christophe pour le deuxième clip du Manque : Mourir à Chartres. L’écho de cette satire de la vie en province attire l’attention de la presse locale et celle de Pascal Bouaziz (Mendelson, Bruit Noir…) qui évoquera le groupe dans l’une de ses chansons, aux côtés de Jean-Luc Le Ténia : La Province.

Lionel et Christophe réalisent entre 2007 et 2018 cinq albums autoproduits, dont deux disponibles sur la plateforme La Souterraine, mais aussi 40 clips. Ils se laissent parfois filmer avec brio par Brice Vincent (Vider des poulets) ou Franz Griers (Je veux un enfant médiocre).

En parallèle, Christophe écrit plusieurs livres publiés par les éditions Les doigts dans la prose ou Tinbad.

En septembre 2017, Aurélia Bécuwe et Christophe profitent d’un week-end en amoureux pour filmer quelques séquences, aussitôt envoyées à Lionel. Montées et mises en chansons par ce dernier, ainsi naissent les premiers haïklips. A mi-chemin entre le clip et le haïku, jouant sur l’ellipse, le contrepied et l’allusion, 70 haïklips vont se succéder en quelques mois, renouvelant l’approche des relations entre texte, image et son que le groupe cultive depuis ses débuts.

Pour Christophe, les tournages deviennent une drogue dure. Les semaines mornes au travail sans échange intellectuel, dans un lieu de vie sans vie sont entrecoupées de week-ends amoureux, enrobés de tournages compulsifs. Pour Lionel, le personnage créé autour de la présence de Christophe, de son corps, de sa relation à l’espace social ou géographique poursuit son chemin. Les chansons sont déposées sur les images, les parasitent, les orientent, leur donnent sens.

Après quelques mois, en crise de manque, Christophe fait une splendide glissade psychique, avant de retrouver son rire et un rythme de création échevelé. Mais il a compris qu’il est dangereux de se faire avaler par son personnage, surtout quand on tente d’incarner la fissure psychotique.

Invités à présenter leurs films dans des festivals de courts métrages, les incontrôlables punks du Manque captent leur présentation en vidéo et transforment l’exercice en happening, qui deviendra un nouveau clip.