Parlons psy : rien sans les usagers !

FacebookXBlueskyLinkedInEmail

La Fondation de France et l’Institut Montaigne proposent un cycle de rencontres sur la psychiatrie pour formuler des propositions concrètes. Retour sur l'édition nantaise.

En ce 22 janvier, le festival des « Folles journées » nantaises n’a pas encore débuté. Pourtant une foule se presse devant les portes de la Cité des Congrès… pour « parler psy » !

En effet, la cité accueille ce jour-là le 4e atelier Parlons psy, coorganisé par la Fondation de France et l’Institut Montaigne. Ni conférence, ni colloque, il s’agit d’une série de 8 ateliers, dans 8 grandes villes, creuset d’une réflexion collective et participative, animés par deux convictions. La première, c’est que les idées et les solutions viendront du terrain, notamment des personnes directement concernées et de leur entourage, à qui la parole n’est que trop rarement donnée. La deuxième, c’est que nombre d’expérimentations positives se déroulent déjà, mais de manière isolée, sans publicité ni diffusion. L’initiative se veut donc caisse de résonance de ces bonnes pratiques.

L’édition nantaise a été un succès : plus de 240 personnes représentant toutes les parties prenantes de la santé mentale (usagers, proches, soignants, travailleurs sociaux ou du médico-social, institutionnels, élus…) ont répondu présents pour écouter Philippa Motte, diagnostiquée bipolaire à l’âge de 20 ans et aujourd’hui engagée au sein du Clubhouse* à Paris, témoigner de sa première rencontre avec la psychiatrie et partager ses interrogations sur la perte des liens de confiance entre soignants et soignés. Les participants ont ensuite travaillé sur le concept de rétablissement qualifié de « processus », de « cheminement non linéaire » ou de « téléphérique entre les deux sommets d’une vie : l’incapacité morbide et l’autonomie sociale, où les piliers sont les partenaires et […] le lien ».
Enfin, lors de la mise en commun des travaux, trois axes de propositions ont été mis en lumière : allouer plus de moyens à la psychiatrie ; informer et sensibiliser le grand public et les acteurs impliqués ; et participer à la création d’une société plus inclusive à l’égard des personnes atteintes de troubles psychiques. Autant de propositions illustrées par des exemples concrets et porteurs d’espoir sur les territoires, dans lesquels la place des usagers et de leurs proches a été fortement réaffirmée. Ce tour de France se terminera fin 2019 à Paris par des États généraux de la santé mentale.
*Le Clubhouse soutient l’insertion sociale et professionnelle des usagers. Voir www.clubhousefrance.org