Transformation des métiers hospitaliers : le rapport de la mission Rousseau

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Dans le cadre des «chantiers» préparatoires à la Stratégie de transformation du système de santé, Aurélien Rousseau, directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France, a été chargé en février 2018 par Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, d’une consultation sur le thème «Accompagner la transformation du travail et des métiers dans le secteur public hospitalier», avec pour objectif en premier lieu de «proposer un nouveau contrat social» aux professionnels. Dans un rapport remis en septembre au ministère, la mission pose des «grands principes» et invite surtout à «un regard nouveau» sur ces problématiques. Notons que plusieurs préconisations de cette mission ont été reprises dans la Stratégie «Ma santé 2022» présentée par le chef de l’État en septembre (notamment le renforcement du pouvoir du corps médical, l’exercice mixte des praticiens hospitaliers et des paramédicaux, la révision du statut de praticien hospitalier).

La mission relève que même si la satisfaction de soigner et de sauver est toujours présente au quotidien chez les soignants, un mal-être s’est désormais installé profondément. Ce malaise provient largement d’une évolution des conditions d’exercice des métiers au quotidien, de la relation au malade souvent présentée comme «empêchée», d’un recul du travail en équipe, du sentiment de n’avoir pas le temps de faire l’essentiel, ou dans un autre registre, du manque de perspectives d’évolution lorsque l’on est soignant à l’hôpital public. L’exercice professionnel à l’hôpital a perdu de son sens.

Face à ce malaise, quatre mouvements doivent s’engager simultanément :

– souplesse et confiance pour expérimenter, avant d’envisager une pérennisation ;

– coopération entre les catégories de professionnels de santé, pour identifier des potentialités d’évolutions et se projeter dans un avenir commun positif.

– reconnaissance, ce qui passe par des moyens financiers supplémentaires ;

– légitimation par la compétence de la fonction managériale des personnels médicaux et non médicaux, pour «sortir définitivement d’une culture de commandement descendante».

Dans sa conclusion, la mission estime que face à «une très large convergence» des nombreuses analyses émanant du terrain, ce qui est aujourd’hui attendu, au-delà d’actes concrets pour «débloquer» certaines situations, est surtout «un discours assumé sur l’avenir du système de santé».