Etat des lieux du suicide en Bretagne

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En Bretagne, le suicide est une priorité régionale de santé constamment réaffirmée, en raison d’une mortalité supérieure à la moyenne française et de disparités importantes au sein de la région. Dans ce contexte, l’Observatoire régional de santé Bretagne publie tous les 2 ans les dernières données disponibles sur ce phénomène.

Au-delà des chiffres généraux, cette édition 2018 présente également les résultats d’une enquête sur le suivi de patients hospitalisés en posturgence dans trois CH de la région (Guingamp, Lannion et Paimpol) et propose un focus sur le dispositif VigilanS.

– Réalisée dans 3 établissements des Côtes d’Armor (département où la situation est la plus défavorable en termes de taux de mortalité), l’enquête avait pour objectif d’étudier les caractéristiques démographiques et cliniques des suicidants et les modalités des suivis, en portant une attention particulière au phénomène de la récidive. Une cohorte de 1 901 patients a été constituée à partir du recueil anonymisé réalisé entre le 1er janvier 2011 et le 31 décembre 2016. L’enquête pointe que plus d’un patient sur deux (53 %) est un récidiviste. La population prise en charge est très majoritairement jeune (81 % des hommes et 73 % des femmes ont moins de 55 ans) et les femmes y sont les plus nombreuses (59 %). 39 % des patients ont bénéficié d’une proposition de rappel téléphonique après 3 à 6 semaines, avec un niveau d’acceptabilité très élevé (86 %). Le contenu de ces rappels indique un bon niveau d’observance des orientations proposées ou organisées, notamment les rendez-vous auprès du médecin traitant (67 %), d’un psychiatre (78 %) ou d’un CMP (69 %). Très majoritairement, les patients rappelés (66 %) estiment que ces orientations étaient adaptées à leur situation.

– Concernant VigilanS, l’Observatoire rappelle que ce projet, initié par le Dr Guillaume Vaiva au CHRU de Lille, se déploie en Bretagne depuis juin 2016. Il consiste en une veille posthospitalière, en particulier via des rappels téléphoniques, avec deux objectifs : maintenir le contact avec les patients après l’hospitalisation ; faire circuler l’information entre les professionnels de santé et renforcer le réseau local de prévention. Dans la région, VigilanS suit actuellement 1 000 patients (dont 448 primo-suicidants) dans 20 structures. L’évaluation de l’efficacité du dispositif commencera simultanément dans six régions françaises à partir de mars 2018.