« La femme brouillon », un texte pour éradiquer la mère parfaite…

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« Le meilleur moyen d’éradiquer la mère parfaite, écrit Amandine Dhée, c’est de glandouiller. Le terme est important car il n’appelle à aucune espèce de réalisation, il est l’ennemi du mot concilier. Car si faire vœu d’inutilité est déjà courageux dans notre société, pour une mère, c’est la subversion absolue. Le jour où je refuse d’accompagner père et bébé à un déjeuner dominical pour traîner en pyjama toute la journée, je sens que je tiens quelque chose. »

Ce court texte, récit d'une jeune mère depuis le début de sa grossesse jusqu'à la petite enfance de son bébé, témoigne de la difficulté de devenir mère et d'assumer un rôle prédéterminé : « J’ai écrit ce texte pour frayer mon propre chemin parmi les discours dominants sur la maternité. J’ai aussi voulu témoigner de mes propres contradictions, de mon ambivalence dans le rapport à la norme, la tentation d’y céder. Face à ce moment de grande fragilité et d’immense vulnérabilité, la société continue de vouloir produire des mères parfaites. Or la mère parfaite fait partie des Grands Projets Inutiles à dénoncer absolument. Il m’a paru important de me positionner clairement en tant que féministe parce que je veux donner un éclairage politique à mon expérience intime. J'ai voulu un texte court. Plus que jamais, j’avais envie de tranchant, d’aigu, et surtout pas d'une langue enrobante ou maternante. »

Cet ouvrage a reçu le Prix Hors Concours, prix littéraire créé en 2016 pour refléter la diversité éditoriale en saluant des ouvrages oubliés par les autres prix.