La lettre du Respadd, Réseau de prévention des addictions propose dans son dernier numéro de janvier 2018, un état des lieux du cannabidiol, un composant psychoactif du cannabis.
Composante psychoactive du cannabis différente du principe actif, le THC, la structure chimique du Cannabidiol (CBD) a été découverte en 1963. Largement disponible sur Internet, il est consommé par vaporisation (e-liquide), par inhalation (fumé) et par voie orale (huile). Un essai ouvert multicentrique sur plus de 200 patients a mis en évidence que le CBD, utilisé dans la composition du Sativex ® et de l’Epidiolex ®, réduisait la fréquence des crises chez les enfants et les jeunes adultes hautement résistants aux traitements antiépileptiques classiques. Très peu d’études ont évalué le CBD dans les troubles psychiatriques, en particulier comme anxiolytique. Cependant, on peut signaler que d’après une étude récente randomisée en double aveugle sur 43 sujets schizophrènes suivis pendant six semaines, il serait efficace sur la symptomatologie psychotique positive. Quant aux addictions, elles seraient diminuées d’après une étude évaluant les effets de cannabis fortement dosé en CBD contre du cannabis faiblement dosé. Sur Clinical Trial (https://clinicaltrials.gov) il existe actuellement 81 études évaluant mes effets du CBD dans plusieurs affections médicales et psychiatriques, notamment les troubles anxieux et psychologiques. Le CBD n’induit pas apparemment d’euphorie comme le cannabis traditionnel et il n’y a pas d’assez d’arguments pour conclure sur un potentiel de dépendance au CBD. La commission des stupéfiants et psychotropes de l’ANSM avait recommandé en avril 2015 d’effectuer des études complémentaires sur les effets psychoactifs du CBD et sur leurs conséquences ainsi que sur les interactions du CBD avec le THC.